Kinshasa, 19 août 2024(ACP).- La journée mondiale de la photographie, célébrée le 19 août de chaque année, vise à inspirer les photographes de toute la planète sur le partage d’une photo de leur monde avec le monde. Après avoir fait le tour du monde et participer à plusieurs expositions internationales sur la photographie, Herman Kambala, photographe professionnel de la République démocratique du Congo (RDC), a été abordé par l’ACP pour parler de cette célébration, consacrée à cet art hautement visuel et la place de la photographie dans l’écosystème culturel en RDC. Pour lui, cette célébration est une opportunité de réfléchir sur le rôle du métier de photographe dans l’écosystème culturel congolais et de valoriser les richesses ainsi que les réalités du pays à travers l’image.
Première question : Herman Kambala, que représente pour vous cette journée
de la photographie ?
Herman Kambala : cette journée a une signification particulière pour moi. Elle représente, non seulement une occasion de célébrer ma passion pour l’art de la photographie, mais aussi une opportunité de réflexion et d’engagement sur la perception de ce métier dans l’écosystème congolais, ainsi que les perspectives d’avenir pour mieux documenter notre société. Cela permet de valoriser les richesses culturelles, les définitions et les réalités du Congo à travers l’objectif. Avec toute mon expérience de plus d’une vingtaine d’années, je continue d’inspirer les autres à travers mes photos, en capturant la beauté de la nature et des cultures congolaises. Je reste engagé à présenter une image positive du Congo et de l’Afrique au reste du monde.
Deuxième question : est-ce que le métier de photographe nourrit-il encore son homme aujourd’hui dans le contexte de notre pays et surtout face à l’émergence de la Nouvelle technologie de l’information et de la communication avec les téléphones dotés de caméra incorporée ?
Herman Kambala : oui, le photographe professionnel aura toujours sa place dans notre société, quels que soient les progrès technologiques apportés par les caméras des smartphones. En effet, un appareil photo n’est qu’un outil qui permet de concrétiser notre vision du monde, un peu comme un stylo pour un écrivain ou un pinceau pour un peintre. Ce qui importe le plus, c’est l’approche que l’on adopte. Le plus important est de savoir constituer une bonne narration, capter le bon moment, se servir de la lumière adéquatement et capturer des instants significatifs. Pour y parvenir, une certaine dose d’éducation et de formation est nécessaire. Nous sommes convaincus que le photographe professionnel conservera toujours sa place, même face à l’émergence des technologies de communication modernes.
Troisième question : par rapport aux droits d’auteur, est-ce que la formule photo droits tiers est-elle respectée dans l’exploitation de vos clichés ?
Herman Kambala : la question des droits d’auteurs ou des droits voisins est un sujet sur lequel nous luttons constamment car, beaucoup de personnes n’ont pas encore pleinement assimilé ces notions surtout dans l’écosystème dans lequel nous évoluons. Mais depuis un certain temps, il y a des gens qui me contactent pour une cession de droit à l’image. Cette pratique montre que les choses s’améliorent peu à peu au Congo. ACP/