Kinshasa, 4 décembre (ACP).- Les partis d’opposition au Parlement de Corée du Sud ont annoncé mercredi avoir déposé une motion de destitution contre le président Yoon Suk-yeol après sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, a-t-on appris des médias internationaux.
«Des législateurs et des membres du Parti démocrate, principal parti d’opposition en Corée du Sud ont déposé une motion de destitution contre le président Yoon Suk-yeol après avoir tenté d’imposer la loi martiale au pays», a rapporté la source.
Selon la même source, les députés décideront ultérieurement de la date du vote de cette motion, qui pourrait intervenir dès vendredi.
« Même si la loi martial est levée , il est impossible d’éviter les accusations d’insurrection » à son encontre, a déclaré dans un communiqué Park Chan-dae, un responsable du Parti démocrate.
Il menace d’engager une procédure en destitution « en accord avec la volonté populaire » si Yoon Suk-yeol ne démissionne pas « immédiatement ».
« Nous allons porter plainte pour rébellion » contre le président, ses ministres de la Défense et de l’Intérieur et des « personnalités-clés de l’armée et de la police, telles que le commandant de la loi martiale [un général de l’armée, NDLR] et le chef de la police« , a indiqué dans un communiqué le Parti démocrate.
Dispersion des manifestants devant le palais présidentiel
Des manifestants devant le palais présidentiel coréen à Séoul ont été dispersés sans violence. Des milliers de personnes ont défilé à Séoul mercredi pour demander la destitution du président conservateur Yook Suk Yeol après sa tentative ratée d’imposer une loi martiale dans le pays mardi soir.
Devant le siège du Parlement, où un groupe de 190 députés a voté mardi dans la nuit à l’unanimité une motion obtenant la levée de la loi martiale annoncée deux heures et demie plus tôt par le président dans une allocation télévisée tardive, la foule en colère restait unie contre l’ancien procureur général conservateur.
Les Sud-Coréens sont descendus dans les rues en colère contre le président sud-coréen dont le coup de force avorté a choqué les citoyens de cette jeune démocratie.
Le ministre de la Défense propose sa démission
Même dans le camp politique du président sud-coréen, l’ire monte. Le ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, a annoncé qu’il avait proposé sa démission au président. « Je regrette profondément et j’assume l’entière responsabilité de la confusion et de la préoccupation causées au public par la loi martiale« , a-t-il écrit dans un communiqué.
Le chef du Parti du Pouvoir au Peuple, Han Dong-hoon, avait par ailleurs estimé que Yoon Suk-yeol, issu de la même formation, devra rendre des comptes. « Le président doit expliquer cette situation tragique tout de suite et en détail », a-t-il déclaré à la télévision, ajoutant que « tous les responsables devront rendre des comptes ».
Washington soulagé, Tokyo préoccupé
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a salué la décision et appelé à ce que « les désaccords politiques soient résolus pacifiquement et dans le respect de l’État de droit ».
«Nous sommes soulagés que le président Yoon soit revenu sur sa déclaration de loi martiale inquiétante et qu’il ait respecté le vote de l’Assemblée nationale [de Corée du Sud] pour y mettre fin», a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Le Japon surveille la situation politique à Séoul avec « une préoccupation exceptionnelle et sérieuse », a indiqué le Premier ministre Shigeru Ishiba.
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, dont la cote de popularité était déjà extrêmement faible, avait annoncé l’instauration de la loi martiale lors d’une allocution surprise tard mardi, en accusant l’opposition de constituer des « forces hostiles à l’État » sur fond de désaccord sur le budget.
Cette annonce avait suscité inquiétude et désapprobation dans le monde, notamment aux Etats-Unis, principal allié de Séoul face à la Corée du Nord et à la Chine.
ACP/C.L.