Kinshasa, 20 août 2024 (ACP).- Le secrétaire d’Etat américain a affirmé mardi que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accepté le plan de compromis de Washington pour une trêve, et a appelé le Hamas à faire de même, a appris l’ACP de source officielle américaine.
«Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accepté le plan de compromis de Washington pour une trêve, et a appelé le Hamas à faire de même», a déclaré, Antony Blinken.
«Les espoirs de paix au Moyen-Orient pourraient se concrétiser alors qu’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas semble proche», a-t-il ajouté.
Le secrétaire d’Etat Antony Blinken a eu des discussions mardi en Egypte avant d’aller au Qatar pour pousser à un accord de trêve à Gaza, à l’heure où le Hamas a accusé les Etats-Unis de donner un « feu vert » à Israël pour poursuivre la guerre.
Pour son 9e voyage au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, M. Blinken a rencontré à El-Alamein en Egypte le président Abdel Fattah al-Sissi qui a plaidé pour un « cessez-le-feu à Gaza ».
«Il s’agit peut-être de la dernière occasion de ramener les otages chez eux et d’obtenir un cessez-le-feu», a-t-il dit.
Au 11e mois de ce conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre, l’armée israélienne a annoncé avoir récupéré dans la bande de Gaza les corps de six otages enlevés lors de cette attaque.
Israël et le Hamas ne cessent de s’accuser mutuellement de bloquer un accord de cessez-le-feu dans le territoire palestinien assiégé, où une offensive de représailles israélienne a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire et sanitaire.
Le mouvement palestinien refuse de négocier
Le mouvement palestinien refuse de négocier davantage et exige un calendrier pour appliquer le plan annoncé le 31 mai par Joe Biden, qu’il a accepté début juillet.
Ce plan prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d’otages, et dans sa deuxième phase, notamment un retrait total israélien de Gaza.
Six corps d’otages récupérés
Mardi, l’armée a annoncé avoir récupéré les corps de six otages israéliens, lors d’une opération menée avec le renseignement intérieur à Khan Younès (sud).
Il s’agit de Alex Dancyg, Chaim Peri, Yagev Buchshtab, Yoram Metzger, Nadav Popplewell, tous annoncés morts ces derniers mois, et d’Avraham Munder dontle décès a été annoncé mardi.
M. Netanyahu a maintes fois dit vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.
Le 7 octobre dernier, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël voisin ont lancé une attaque qui a entraîné la mort de 1.199 personnes côté israélien, en majorité des civils.
Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 105 sont toujours retenues à Gaza dont 34 déclarées mortes par l’armée.
Les bombardements aériens et l’offensive terrestre de représailles israéliens ont fait jusque-là au moins 40.173 morts et près de 93.000 blessés, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. Ce dernier ne détaille pas le nombre des civils et des combattants tués, mais selon l’ONU la plupart des morts sont des femmes et des mineurs.
Pour les Etats-Unis, un cessez-le-feu à Gaza doit aussi aider à éviter une éventuelle attaque contre Israël de l’Iran et de ses alliés -le Hezbollah libanais, le Hamas et les rebelles yéménites houthis.
Ces derniers ont menacé de riposter à l’assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet, et à celui du chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, tué la veille dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Selon M. Blinken il y a « un sentiment d’urgence dans toute la région », face au risque d’un embrasement.
Antonio Guterres exige la libération immédiate du personnel de l’ONU détenus à Yémen
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a exigé la libération « immédiate et inconditionnelle » du personnel de l’ONU détenus par le groupe des Houthis du Yémen, a appris l’ACP de cette organisation.
«J’exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les personnels de l’ONU detenus par le groupes des Houthis du Yémen», a déclaré le secrétaire général.
Selon la même source, Antonio Guterres est resté profondément préoccupé par le bien-être du personnel de l’organisation, des membres de la société civile, des organisations non gouvernementales nationales et internationales, des missions diplomatiques et des entités du secteur privé qui sont détenus par les Houthis depuis plus de deux mois.
Le secrétaire général a également fermement condamné l’entrée en force récente des Houthis dans les locaux du Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme à Sanaa.
Il a ajouté que le groupe avait remis lundi le bureau au coordonnateur résident et humanitaire des Nations unies pour le Yémen.
M. Guterres a réitéré que les personnes détenues doivent être traitées avec le plein respect de leurs droits humains et qu’elles doivent pouvoir contacter leurs familles et leurs représentants légaux.
Le chef de l’ONU a averti dans le communiqué que la situation humanitaire au Yémen est catastrophique, avec plus de 18 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire, d’épidémies, de déplacements, d’infrastructures endommagées et de conditions économiques critiques. ACP/C.L