Kinshasa, 13 septembre 2024 (ACP).- Les USA ont accordé vendredi à l’Egypte un financement 1,3 milliard de dollars pour faciliter la finalisation d’un accord de cessez-le-feu à Gaza, libérer les otages, acheminer l’aide humanitaire aux Palestiniens et contribuer à mettre fin au conflit israélo-palestinien, a appris l’ACP de source officielle américaine citée par des médias internationaux.
«Cette décision intervient dans un contexte où Washington s’appuie fortement sur le Caire pour la médiation entre Israël et le Hamas dans le conflit à Gaza. Sur cette enveloppe, 320 millions de dollars sont normalement soumis à des conditions liées aux droits humains», a rapporté la source.
Cependant, le secrétaire d’État Antony Blinken a levé les exigences de certification pour 225 millions de dollars, invoquant « l’intérêt de la sécurité nationale américaine ». Un porte-parole du Département d’État a souligné l’importance de cette décision pour « faire progresser la paix régionale » et reconnaître « les contributions spécifiques et continues de l’Égypte aux priorités de sécurité nationale américaines ».
Le département d’État a indiqué que le secrétaire d’État Antony Blinken avait fait usage de son autorité pour renoncer à ces conditions sur 225 millions de dollars, estimant que cette décision était importante pour la stabilité du Proche-Orient et la capacité de l’Égypte à contribuer aux priorités des États-Unis en matière de sécurité nationale, notamment en essayant de négocier un cessez-le-feu et un accord sur les otages à Gaza et en augmentant l’aide humanitaire pour les Palestiniens dans ce territoire.
Blinken avait déjà accordé une dérogation similaire l’année précédente, tout en retenant une partie de l’aide en raison du manque de progrès sur la libération des prisonniers politiques.
Cette année, le secrétaire d’État a estimé que l’Égypte avait fait des efforts suffisants sur cette question, débloquant ainsi 95 millions de dollars supplémentaires. Cette décision reflète le dilemme persistant de l’administration américaine, cherchant à équilibrer ses préoccupations en matière de droits humains avec ses intérêts stratégiques dans la région, particulièrement dans le contexte du conflit à Gaza.
Blinken a également déclaré au Congrès cette semaine que l’Égypte avait progressé dans la libération des prisonniers politiques et dans la lutte contre le harcèlement des Américains, et qu’elle avait atteint les objectifs fixés pour bénéficier d’une aide de 95 millions de dollars.
«Les États-Unis poursuivent également un dialogue rigoureux avec le gouvernement égyptien sur l’importance des améliorations concrètes en matière de Droits de l’homme, qui sont essentielles au maintien du partenariat le plus solide possible entre les États-Unis et l’Égypte», a déclaré le département d’État.
Le département d’État et les groupes de défense des droits ont déclaré que ces allégations comprennent de nombreux rapports crédibles d’exécutions arbitraires, de torture et de détention, ainsi qu’une répression systématique de la société civile, de la presse libre et de la liberté d’expression.
Les États-Unis ont retenu 85 millions de dollars l’année dernière au gouvernement égyptien et 130 millions de dollars en 2022.
Le département d’État souligne les mesures prises par l’Égypte, notamment la libération de plus de 950 prisonniers politiques depuis septembre 2023 et la mise en œuvre d’une proposition visant à réformer la détention provisoire.
Le département d’État a toutefois indiqué qu’il avait clairement fait comprendre aux responsables égyptiens que « des mesures supplémentaires s’imposaient ».
ACP/ODM