Kinshasa, 3 décembre 2023 (ACP).- L’assainissement du fichier cadastral permet une » bonne contribution » du Cadastre minier (CAMI) au développement de la République démocratique du Congo, a déclaré son directeur général, lors d’une conférence-débat organisée samedi à l’Université de Kinshasa.
« Pour améliorer la transparence dans ce secteur contributif au développement et à la croissance économique du pays, l’entreprise a procédé à l’assainissement du fichier cadastral sous forme d’appel d’offres et de l’accès à la gestion en vue d’obtenir des informations fiables, d’ordre géologique », a déclaré M. Paul Mabolia Yenga.
Le CAMI sous notre direction, a-t-il indiqué, est parti d’un constat que plusieurs contrats, des milliers des fiches d’attribution des contrats d’exploitation minière sont sans respect du code minier.
M. Mabolia a noté que le CAMI tient au bon fonctionnement effectif du secteur minier appelé à assurer le développement intégral du pays en exportant et en menant des études sur les ressources naturelles enfouies, surtout par la direction des études. Une fois bien suivies, ces ressources naturelles seront pérennisées au profit des générations futures, d’autant plus que ces ressources naturelles peuvent s’épuiser.
Il a insisté sur le bon fonctionnement de la direction des études qui a plusieurs missions. Il s’agit notamment de la recherche et de la collecte des données scientifiques devant permettre au CAMI, la bonne gestion des cadastres en réduisant au plus la délivrance des documents d’exploitation et en favorisant l’exploitation, la prospection et le traitement des minerais sur place avec multiples produits ‘‘made in DRC’’.
« Tout ceci sous l’impulsion du président de la République Félix Antoine Tshisekedi et du premier ministre, et du ministère de tutelle qui ont permis au pays de se doter des instruments juridiques afin que les ressources minérales participent au progrès et jouent leur rôle de poumon économique en tenant également compte de l’impact environnemental », a-t-il dit.
M. Paul Mabolia a promis aux étudiants de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) le soutien financier pour les travaux de fin d’études portant sur les innovations concernant le CAMI.
L’exploitation minière doit bénéficier à la population

La ministre des Mines, Antoinette N’samba, a rappelé que l’exploitation par les entreprises doit bénéficier au pays et à sa population.
« A cause des ressources naturelles dont regorge la RDC, le monde la qualifie de pays solution, ce qui ne manque pas de soulever la question d’exploitation des minerais par des entreprises au profit du pays et de sa population », a-t-elle dit.
Elle a fait savoir que le secteur minier a deux modes d’exploitation, à savoir ; artisanal et à caractère industriel de la part des entreprises.
« Le code minier révisé en 2018 en remplacement de celui de 2002 accorde le document d’exploitation artisanale aux seuls Congolais regroupés en coopératives avec des cahiers de charges au profit de la population locale et le 10% à l’Etat congolais, 10 % de quotité au compte de la génération future », a-t-elle expliqué.
Evoquant l’innovation du code minier révisé en 2018, la ministre des Mines s’est attardée sur le pacte intitulé « l’environnement social et la bonne gouvernance » à cause d’énormes dégâts provoqués par l’exploitation minière sur l’environnement duquel dépend la vie de la population.
« L’obligation est faite à ces sociétés de faire des études sur l’impact environnemental surtout en cette période de transition énergétique », a insisté la ministre, notant que dans le cadre de la bonne gouvernance, il y a nécessité de publier le contrat minier en collaboration avec l’organisation internationale ITIE qui a très bien côté la RDC en matière de gestion des ressources minérales.
L’exploitation minière frauduleuse appauvrie la population
Pour sa part, le professeur Donat Kampata, inspecteur général adjoint au CAMI, a présenté la carte géologique.
« Avec des provinces métallogéniques, la RDC est un pays riche avec une population pauvre à cause de l’exploitation frauduleuse de ces richesses au profit des pays voisins», a-t-il dit.
L’orateur a fait remarquer que la plupart d’entreprises minières sont de fait, et des études doivent être menées pour découvrir d’autres minerais à exploiter au pays, mais avec comme défis : doter le pays des infrastructures adéquates et urgentes telles que l’électricité, les voies ferrées et routières, a-t-il recommandé.
L’inspecteur adjoint au CAMI a recommandé également l’accélération de l’exploitation du lithium et de la fabrication des batteries sur place en RDC.
De son côté, le professeur Jean-Marie Kayembe Ntumba recteur de l’UNIKIN, a encouragé et remercié les responsables du CAMI pour leur participation active à cette activité scientifique organisée par l’association socioculturelle dénommée : « Café juridique« , créée depuis 1978 pour permettre aux étudiants en droit de s’exercer dans la pratique. ACP/Kayu