RDC: le défaut de conception des bateaux, principale cause des naufrages (Un ingénieur)

Kinshasa, 19 août 2024 (ACP). Le défaut de conception  des bateaux, consécutif  au non-respect des règles d’art lié principalement à la mauvaise stabilité des embarcations, constitue la cause principale de la montée en flèche de cas de naufrages enregistrés à travers la République démocratique du Congo, a-t-on appris lundi d’un entretien.

«Beaucoup des cas de naufrage des bateaux sont dus à un défaut de conception  consécutif  au non-respect des règles d’art lié principalement à la mauvaise stabilité des embarcations quelques soient les bons matériaux de constructions utilisés (aluminium, acier, fibre des verres, bois …, a déclaré Pierre Madima Nsakala, ingénieur civil mécanicien et ingénieur des constructions navales.

Selon la source, hormis ce défaut lié à une erreur de conception attribuée à  la filière de chantier naval, on ne peut pas passer sous silence la responsabilité de la direction de la marine, car «toute embarcation dont la coque a dépassé le cycle de carénage (4 ans pour les embarcations en acier et 5 ans pour les bateaux en bois) devait être soumise à un contrôle très minutieux avant leur exploitation».

Pierre Madima a fait savoir que: «les armateurs et les navigants doivent s’imprégner de la culture de maintenance. De même toutes les unités flottantes devaient être équipées d’instrument d’aide  permettant de mesurer en permanence la profondeur pendant la navigation».

Il a déploré le fait que «nos navigants préfèrent le sondage à la perche et dès lors, il n’est pas étonnant de voir les embarcations échouer fréquemment sur les bancs de sable».

A en croire ce spécialiste,  qui a presté durant de nombreuses années dans un chantier naval, beaucoup de nos cours d’eau n’étant ni balisés ni dragués, le fait d’interdire la navigation nocturne n’est pas un remède palliatif.

La Régie des voies fluviales (RVF) doit être dotée d’importants moyens financiers pour procéder à la  pose des balises et  construire des bouées ainsi que des signaux lumineux de rive sur certaines rivières et le long du fleuve Congo pour les rendre mieux navigables afin de prévenir tout accident de navigation le jour comme la nuit.

Toutefois, les armateurs et les navigants doivent se conformer au respect strict du franc-bord qui est de 40 cm pour le fleuve Congo ; toute embarcation surchargée n’est pas autorisée à naviguer, il faut veiller à limiter le tonnage maximum des marchandises ainsi que le nombre des passagers à transporter.

S’agissant des consignes de sécurité pour les passagers, l’ingénieur des constructions navales a recommandé le port des gilets de sauvetage pour chaque passager avant l’embarquement.

«Le port des gilets devrait être rendu obligatoire pour sauver des vies humaines en cas de naufrage ; il faut un contrôle rigoureux des commissaires fluviaux avant tout voyage quelle  que soit la distance», a-t-il recommandé.

ACP/ODM

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