Kinshasa, 18 décembre 2024 (ACP).- La table ronde sur la sous-traitance lancée mercredi à Katebi beach, à Lualaba, sud-est de la République démocratique du Congo, par le président de la Fédération des entreprises du Congo, est un moment de réflexion sur les défis et les opportunités du secteur en vue de renforcer le dialogue public-privé.
« C’est avec un immense honneur et un profond sens de responsabilité que je déclare officiellement ouverte cette table ronde consacrée à la sous-traitance en République démocratique du Congo. Cette rencontre se veut être un moment de réflexion, d’échanges et d’actions réunissant des acteurs clés pour approfondir les discussions sur les défis et les opportunités de la sous-traitance », a déclaré Robert Malumba, président national de la FEC.
Selon lui, cette table ronde est une occasion qui permet de renforcer le dialogue public-privé et de favoriser les échanges entre donneurs et preneurs d’ordres.
Elle a pour mission d’identifier les principaux défis qui entravent le développement de la sous-traitance à être efficace et équitable dans les secteurs privés ; d’explorer les opportunités offertes par ces secteurs pour stimuler la croissance économique ; de créer les emplois essentiels et de favoriser les transferts des compétences ; de définir les perspectives concrètes à travers les actions structurées et les engagements partagés entre les secteurs publics et privés.
« L´importance stratégique de la sous-traitance dans le développement économique de notre pays constitue un levier essentiel pour renforcer le tissu entrepreneurial local, promouvoir l’innovation et crée les emplois durables », a-t-il dit.
En effet, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP) ont signé depuis 2023, un protocole d’accord instituant une commission mixte paritaire qui devrait examiner des questions d’intérêts. A cet effet, le gouvernement de la République, par l’entremise du ministère de l’Industrie, a institué deux commissions distinctes, l’une chargée de rédiger le projet de loi sur la sous-traitance et l’autre d’élaborer une législation de contenu local. Ces commissions ont déjà clôturé leurs travaux et bientôt ce projet de loi sera soumis au Parlement.
« Je saisis cette occasion pour rappeler à tous les opérateurs économiques qu’ils soient des entreprises principales ou sous-traitance, l’importance de respecter et d’appliquer les instruments juridiques qui sont les protocoles d’accord et le kits sectoriels, conformément à la loi sur la sous-traitance en vigueur. La Fec ne va pas soutenir ni tolérer les entreprises qui ne vont pas se conformer toutefois face aux difficultés d’interprétations de certaines dispositions de l’actuelle loi sur la sous-traitance », a-t-il dit.
S’agissant des défis, les participants à cette table ronde devront échanger autour des difficultés liées notamment à l’accès limité aux marchés, les obstacles que rencontrent les petites et moyennes entreprises en raison du processus administratif complexe et un manque de soutien institutionnel, les difficultés de financement, l’accès limité aux crédits et à des solutions des financement adaptés qui empêchent les sous-traitants à développer leur capacité de répondre efficacement aux appels d’offres.
Concernant les opportunités, les participants devront se concerter autour des difficultés liées notamment à la création d’emplois.
Chaque contrat de la sous-traitance génère des emplois direct ou indirect contribuant à la réduction du chômage et au développement des compétences locales ; transferts des compétences ; des partenariats avec des entreprises expérimentées qui permettent aux sous-traitants locaux d’acquérir des compétences techniques organisationnelles et administratives en renforçant leur compétitivité.
S’agissant des perspectives, les échanges devront être autour des difficultés liées à la promotion des financements, à la collaboration avec les banques et les institutions financières qui permettrait de développer les produits financiers adaptés aux besoins spécifiques aux sous-traitants, à la formation professionnelle accrue et à l’investissement dans la formation technique et administrative pour renforcer les compétences locales et favoriser l’émergence de l’entrepreneuriat qualifié.
Quelques suggestions de la FEC sur le marché de la sous-traitance
La Fédération des entreprises du Congo a constaté que les recommandations formulées dans le cadre de l’attribution des marchés de la sous-traitance ne respectent pas les principes établis par la loi N18/020 du 19 juillet 2018 relative à la liberté de prix et à la concurrence. Cette situation, souligne la FEC, découle des pratiques mentionnées dans la note circulaire N24/104/7AB-mines-industriePME/2024 du 05 décembre 2024 par le ministre de l’Industrie. Ces pratiques portent atteinte à la liberté de concurrence dans l’attribution des marchés privés.
« Ladite note circulaire interdit fermement le service public de conduire aux protocoles d’accords convention ou contrat avec les prestataires privés sans l’autorisation aux préalables du ministère », a souligné M. Malumba
Cette note prescrit toute interférence dans l’organisation des sociétés privées notamment en ce qui concerne le choix du sous-traitant ou des partenaires inscrits.
Cependant, la Fec a souligné que le respect de ces prescrits est essentiel pour garantir un climat des affaires attractif et assurer des investissements. Elle a , par ailleurs, condamné fermement les pratiques de la création des sociétés de la sous-traitance fictives dans le but de contourner la loi, précisant que ces pratiques sont constitutives des infractions punies par les textes légaux en vigueur. Elle a encouragé vivement les entreprises principales à privilégier le sous-traitant affilié à une organisation patronale à leur choix car leur affiliation prouve leur appartenance au secteur formel de la loi sur la sous-traitance qui est élaboré pour ce secteur.
ACP/UKB