Élections 2023: les femmes font encore du surplace  (Par Augustine Banzi Bambela)

Kinshasa, 7 février 2024 (ACP).- Les femmes font encore du surplace alors que les discours politique et citoyen ne cessent de s’amplifier sur la parité et l’égalité du genre en République démocratique du Congo. La réalité sur le terrain semble être toute autre.  

Cela se vérifie surtout sur le plan politique.  Aux dernières élections de décembre 2023, les femmes candidates aux législatives nationales et provinciales, ont à nouveau été proclamées dernières de la classe, et cela, en dépit des nombreuses campagnes de sensibilisation citoyenne appelant la gent féminine à s’inscrire sur les listes électorales et d’une loi électorale favorable, dispensant de caution, toute liste électorale incluant 50% des femmes.  

Au final, 64 femmes seulement ont été proclamées élues provisoirement sur un total de 477 aux législatives nationales du 20 décembre dernier, soit 14% du total. Aux législatives provinciales, le constat reste tout aussi mitigé. Sur 688 postulantes alignées, seules 66 femmes ont remporté des sièges, soit un chiffre inférieure de 10%, par rapport aux scrutins de 2018, où 77 femmes étaient sorties gagnantes aux élections provinciales.

Selon diverses organisations de défense des droits des femmes, de nombreuses femmes candidates n’ont pas eu la possibilité de battre campagne, faute de moyens financiers, la plupart des partis et regroupements politiques, n’ayant pas libéré des moyens, en dehors du paiement de la caution.  Une autre raison soulevée, est que de nombreuses formations politiques, n’ont pas pu atteindre le seuil électoral exigé par la centrale électorale pour produire des élus.

En tout état de cause, la parité et l’égalité du genre en matière électorale en République démocratique du Congo, relève encore du domaine des rêves.  De plus en plus des voix s’élèvent pour proposer une nouvelle législation en la matière, avec une loi qui accorderait par exemple, un quota automatique de 50% aux femmes, comme cela est déjà effectif dans certains pays.   

Selon les défenseurs de cette nouvelle approche, une telle disposition permettrait à la République démocratique du Congo de se placer au diapason  de l’horizon 2030, qui prône une parité de 50/50 entre les genres. ACP/

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