Kinshasa : les femmes congolaises encouragées à briser le silence face aux violences

Kinshasa, 27 novembre 2024 (ACP).- Les femmes et filles congolaises ont été encouragées mercredi à briser le silence face aux violences faites à leur égard en vue d’obtenir réparation, lors d’un entretien à Kinshasa en République démocratique du Congo, en marge de seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. « J’encourage et soutiens les femmes et les filles à briser le silence et à se rapprocher des services multisectoriels et organisations de la société civile mise en place essentiellement pour obtenir réparation de ces actes ainsi que d’assurer leur accès à la justice, à leur sécurité et à la protection de leurs droits », a déclaré Mme Varlette Mampasi, coordonnatrice de l’association « Educonnect ».

« Les 16 jours d’activisme sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et aux jeunes filles, est une occasion pour sensibiliser ces dernières aux conséquences néfastes et mentales de la violence à l’égard des femmes et de renforcer notre engagement en faveur des actions collectives », a-t-elle ajouté.

Mme Mampasi a indiqué que la violence à l’égard des femmes et des filles constitue une violation des droits humains. Elle a des effets négatifs sur le bien-être général des femmes et les empêchent à jouir de leurs droits et participer pleinement dans la société. 

Elle a, en outre, fait savoir que la problématique de l’accès de la femme congolaise à la justice se pose de manière particulière et suscite un grand intérêt au regard des dégâts importants causés au cours de ces dernières années où plusieurs femmes ont été victimes des violences domestiques, de harcèlement sexuel en divers milieux, surtout dans des zones de conflits. « Mais il y a un autre problème crucial qui maintient cette pratique néfaste est celui des auteurs de ces actes qui ne se sentent pas inquiétés et de leur impunité à cause de la peur de la victime de dénoncer son bourreau et du poids des cultures et mœurs dans nos sociétés qui réduisent la femme au silence », a-t-elle dit.

Mme Mampasi a toutefois indiqué que la violence à l’égard des femmes et des filles peut être évitée et que ses effets négatifs peuvent être atténués, avant de mettre l’accent sur l’importance d’investir dans différentes stratégies de prévention pour mettre fin à cette pratique qui avilit la femme.

Le droit des femmes face aux violences est garanti par la législation nationale

Par ailleurs, Mme Mampasi, également avocate au barreau de Kinshasa Matete, a indiqué que le droit des femmes face aux violences est garanti par la législation nationale. « Le droit des femmes à vivre à l’abri de la violence est garanti par la législation nationale dans la loi n° 15/013 du 1er août 2015 portant modalités d’application des droits de la femme et de la parité) des accords internationaux, régionaux et sous-régionaux dont notre pays est signataire tels que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes et la Déclaration des Nations Unies de 1993 sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes », a-t-elle rappelé, « A l’ère actuelle, la femme congolaise est consciente de son droit de porter plainte et de son droit à vivre en sécurité mais dans la pratique cela pose problème notamment à cause de système judiciaire congolais. Celui-ci est considérablement buté à des graves difficultés de gestion affaiblissant l’accès à ses services et dissuadant les justiciables d’y recourir en cas de besoin », a-t-elle renchéri.

Pour cette juriste, cette situation se présente aussi comme un frein pour les femmes dont la précarité financière leur impose de se tenir loin des instances judiciaires, car elles ne sont pas en mesure de payer les frais judiciaires. Elle a, à cette occasion, annoncé une série de formations que l’ONG « Educonnect ». va organiser prochainement. Il s’agit de l’éducation à la justice et à la santé dans le but d’équiper les femmes à prendre davantage conscience de leurs droits, avant d’encourager d’autres structures à prendre de telles initiatives qui sont des mesures préventives efficaces pour lutter contre toutes formes de violences faites à la femme. ACP/

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