Mbuji-Mayi, 27 novembre 2024 (ACP).- Un module dénommé « la masculinité positive, seul espoir pour l’égalité des sexes », a été présenté mercredi à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï Oriental (centre de la République démocratique du Congo), lors d’un rassemblement organisé par l’Association pour le bien-être familial/Naissances désirables (ABEN-ND). « J’ai tenu à présenter ce module pour mettre en relief les formes positives de masculinités afin de lutter contre les violences basées sur le Genre (VBG), les inégalités, la discrimination, et le stéréotype », a déclaré Carlin Vese, expert en développement communautaire au sein de l’ABEF-ND. « Ce module a pour objectif de faire comprendre à la communauté de Mbuji-Mayi que la masculinité positive est une nouvelle vie dans leurs attitudes et dans leur comportement de tous les jours et que ce n’est pas de I’imposition, ni la théorie, mais c’est la pratique », a-t-il ajouté.
Il a fait savoir qu’il s’agit ici de se rendre conscient des formes des violences et des inégalités que les hommes et les garçons exercent sur les femmes et les filles dans leurs communautés, tout en proposant des pistes de solutions.
« Il est également question de susciter une réflexion critique sur les enjeux et les défis d’une masculinité rédemptrice, égalitaire, respectueuse et non-violente. Ceci dans le but de répondre aux besoins particuliers des femmes et des jeunes filles qui pourraient se retrouver dans la situation d’inégalités, des victimes et ou des survivantes des (VBG) », a indiqué M. Vese.
Engager les hommes dans la promotion de l’égalité des sexes
M. Vese a, par ailleurs, sollicité l’engagement des hommes et des garçons dans la promotion de l’égalité des sexes en RDC. « Nous devons engager les hommes et garçons, les mettre au centre de tout pour promouvoir l’égalité des sexes en RDC. Les masculinités sont construites constamment par les hommes, ils évoluent de façon permanente et peuvent se transformer. Elles varient dans leur expression et manifestation selon l’âge, l’origine, la classe sociale, la religion, et le fait d’être ou non une personne avec un handicap. Un homme peut, à des moments, se sentir très agressif et, à d’autres moments, manifester de la tendresse. C’est pourquoi je dis toujours que, naturellement, l’homme est bon », a-t-il fait remarquer.
« Parler de masculinité signifie parler des relations entre les sexes et la position des hommes dans le domaine du genre », a-t-il enchéri, avant d’ajouter que la masculinité toxique repose sur un concept selon lequel l’homme doit être viril et dominant.
La communauté, a-t-il-dit, qualifie le sexe masculin comme un acte, non pas d’affection, mais de domination, ce qui valorise la violence comme seule façon de s’imposer dans le monde.
« Certaines personnes gardent en tête l’image stéréotypée de ce que doit être un homme. Dans la société, il doit montrer qu’il est viril, ne doit pas avoir peur, ne doit pas pleurer. Il doit se battre, ne doit pas montrer sa sensibilité, et doit subvenir aux besoins de sa famille », a soutenu M. Vese, avant de souligner que la masculinité toxique se répand en partie par l’éducation.
Selon lui, cette virilité et domination de l’homme sont toxiques, car elles comportent des conséquences négatives sur tous les plans pour les hommes et les femmes. « C’est une tendance à éviter dans l’éducation de nos enfants », a-t-il indiqué. M. Vese qui est auteur de ce module, est également expert en genre, masculinité et féminité positives et fondateur du Réseau des hommes engagés pour l’égalité de genre en RDC (Rheeg-RDC). Ce module vise à promouvoir la masculinité et féminité positives pour contribuer à l’égalité entre les femmes et les hommes, et assurer les droits de toutes les personnes, rappelle-t-on. ACP/