La langue des signes recommandée aux parents d’enfants sourds à Kinshasa

Kinshasa, 25 septembre 2024 (ACP).- L’apprentissage de la langue des signes a été recommandé mercredi aux parents d’enfants sourds de la République démocratique du Congo, pour mieux communiquer avec ces derniers, lors d’un entretien en marge de la Journée internationale de la langue des signes, célébrée le 23 septembre de chaque année. «Aux parents, je vous demanderai d’apprendre la langue des signes. Aucun parent au monde n’a été préparé pour  accueillir ou mettre au monde un enfant handicapé ou un sourd. Mais, quand ça arrive, les parents ou la famille doit prendre une décision courageuse pour pouvoir apprendre la langue des signes, vous demanderez en vue d’une meilleure communication au sein de la famille», a déclaré Christ Nzuzi, préfet à l’Institut « Lisungi » du village Bondeko.

« Si dans une famille, il y a des sourds, il faut que tout le monde apprenne la langue des signes pour échanger facilement avec l’enfant vivant avec handicap », a-t-il ajouté.

De son côté, Abdon Bisidi, enseignant dans cette école, a fait savoir que le grand problème des enfants sourds réside dans la communication. «Pour que l’enfant puisse bien étudier, je pense que l’enfant et l’enseignant font usage de la langue des signes, parce que le grand problème pour l’enfant sourd, c’est la communication (…). Alors pour que l’enfant communique mieux, même à la maison, même à l’école, il doit avoir la maîtrise de la langue des signes. Il en est de même pour son entourage», a-t-il indiqué

La prise en charge des enfants malentendants pose problème en RDC

Par ailleurs, M. Bisidi a fait savoir que la prise en charge des enfants malentendants pose souvent problème en RDC, car la plupart des familles d’où sont issus ces enfants sont dépourvues des moyens financiers adéquats pour leur scolarisation. « Les autorités congolaises doivent s’investir davantage pour permettre aux enfants malentendants d’accéder à l’instruction en dépit de leurs handicaps. Aux côtés des structures gouvernementales, l’Eglise catholique s’adonne également à cette tâche. L’Archidiocèse de Kinshasa a érigé des centres appelés « Village Bondeko » où sont pris en charge les enfants vivant avec handicap, notamment les malentendants », a-t-il souligné.

M. Pembele Zikuta Mbele, également enseignant, a pour sa part, relevé que : « s’occuper des enfants vivant avec handicap nécessite de gros moyens », avant d’inviter les autorités congolaises à se pencher davantage dans cette prise en charge scolaire d’autant plus que ces enfants ont également droit à la vie.

« En RDC, un ministère délégué leur a été consacré dans l’Exécutif national. Un pas dans la bonne direction. Mais, il en faut plus pour que ces enfants, en particulier les personnes vivant avec handicap en général, se sentent revalorisés », a-t-il conclu.

C’est depuis plusieurs années que le Village Bondeko œuvre dans l’encadrement des enfants vivant avec handicap, notamment les malentendants. Sous la houlette de l’Archidiocèse de Kinshasa, le Village Bondeko compte 39 écoles disséminées dans 15 communes de Kinshasa. Cette œuvre a été initiée pour soulager les parents dont les enfants sont nés avec handicap.

Sur le plan international, depuis 2018, la Journée internationale des langues des signes est célébrée chaque 23 septembre pour mettre en lumière cette cause. L’Édition 2024 a été commémorée sous le thème : «Défendez le droit des langues des signes».  ACP/

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