La lutte contre les VBG, objet d’un échange à Kinshasa

Kinshasa, 19 mars 2025 (ACP).- La lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) a fait l’objet d’un échange avec une défenseuse des droits des femmes, lors d’un entretien mercredi à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC). « Nous avons toutes vécu l’horreur des violences conjugales, à l’instar des violences physiques et psychologiques, ainsi que des humiliations. Mais nous avons décidé qu’il était temps d’agir. C’est pourquoi nous avons décidé de nous soutenir mutuellement et de lutter contre les VBG », a déclaré Marie-Paul Nsenga, présidente du groupe « Justice pour elles ».

« Grâce à l’entraide, nous avons trouvé des avocats qui acceptent de nous défendre gratuitement. Nous avons pris notre courage et nous nous sommes présentées devant les juges afin de nous battre pour notre droit à une vie libre et digne. Certaines d’entre nous ont déjà obtenu leur divorce, d’autres y travaillent encore. Mais ce que nous savons, c’est qu’ensemble, nous avons la force de nous relever », a-t-elle ajouté.

Marie-Paul Nsenge a fait savoir que sa structure fonctionne selon un principe de solidarité juridique.  A l’en croire, les membres du groupe « Justice pour elles » partagent leurs expériences et s’entraident pour trouver des solutions. « Les membres échangent leurs expériences et s’entraident pour trouver des avocats bénévoles ou des organisations de défense des droits des femmes. Elles mènent également des actions de sensibilisation dans leur communauté pour briser le tabou entourant le divorce, en particulier pour les femmes victimes de violences conjugales », a expliqué Mme Nsenga, avant d’énumérer de nombreux défis, notamment la stigmatisation sociale, l’accès limité à la justice en raison du manque de ressources financières et la lenteur des procédures judiciaires.

« La peur des représailles de la part des conjoints violents ou de la famille empêche de nombreuses femmes de parler ouvertement de leurs problèmes et qu’elles sont souvent isolées et manquent de soutien psychologique et émotionnel », a-t-elle soutenu. Mme Nsenga a indiqué que sa structure a des contrats des partenariats avec des avocats bénévoles et des Ong spécialisées dans la défense des droits des femmes pour surmonter ces obstacles.

« Ces collaborations nous ont permis d’obtenir une aide juridique gratuite ou à faible coût. Certains membres ont également bénéficié de conseils lors de leurs rencontres communautaires. Le groupe organise aussi des ateliers de sensibilisation dans plusieurs communes pour informer les femmes sur leurs droits, y compris ceux liés au divorce et aux violences conjugales, dans le but de déconstruire les stéréotypes sociaux et encourager d’autres femmes à demander de l’aide », a-t-elle dit.

Basé dans la commune de Ngiri-Ngiri, dans le centre de Kinshasa, le groupe « Justice pour elles », a été créé par des femmes ayant vécu et observé des violences au sein de leurs foyers. Il œuvre pour aider ses membres à obtenir facilement le certificat de divorce, souvent difficile à retirer, en raison de la stigmatisation sociale qui entoure la séparation.

ACP/

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