Kinshasa, 07 novembre 2024 (ACP).- Le monde entier célèbre, le 07 novembre de chaque année, la Journée internationale de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire. Cette journée est une occasion saisie pour rappeler combien la prévention et la lutte contre le harcèlement sont fondamentales en perspective d’une scolarité épanouie.
En République démocratique du Congo (RDC), nul n’ignore que le harcèlement sexuel des filles à l’école est un phénomène déploré , car freinant le développement desde filles.
Ce type de harcèlement scolaire décrié commis à l’intérieur ou ende dehors de l’établissement scolaire constitue une préoccupation majeure dans les milieux scolaires àde l’instar du cyber harcèlement. D’après une étude sur l’apprentissage participatif des élèves, à propos des jeunes filles de 11 à 19 ans, un élève sur cinq est victime de harcèlement scolaire comme cible, auteur de ou témoin. 51% des élèves du primaire et du secondaire ont déclaré avoir subi des attouchements inappropriés, des pressions et avoir été contraints de supporter des blagues à connotation sexuelle,de a-t-on également fait savoir.
Réactions diverses
Interrogée à ce sujet, Felicia Nkusu, élève en 3ème année des humanités , filièrede peinture à l’Académie des beaux-arts a confié : » l’une de mes amies est victime du harcèlement sexuel dans une école dede Kinshasa. Cela a influencé son rendement à l’école « .
Une autre élève qui a requis l’anonymat ade dit avoir connu un cas de harcèlement sexuel avec comme auteur, le préfet des etudes de son école.
Cela a été le début dels ses problèmes. dans cet établissement scolaire : des rendez-vous sur rendez-vous donnés, des messages par personnes interposées et des enveloppes contenant de l’argent. Tout cela dans le seul but d’accepter ses avances.
Mme Solange Bilonda, enseignante à l’école « Lisali » a pour sa part relevé que le harcèlementde sexuel en milieu scolaire est l’un des facteurs conduisant à la déscolarisation des filles et que des auteurs de cel’attente harcèlement sexuel sur les filles scolarisées sont majoritairement des enseignants.
Dans d’autres conséquences de cette forme de violence peuvent être le dégoût pour la matière enseignée par l’auteur du harcèlement, la baisse de la performance scolaire, et finalement l’abandon pur et simple des études », a-t-elle indiqué.
De son côté, Mrésent Shanera Kanyinda, psychologue, le harcèlement scolaire est une pratique qui n’est pas bonne pour les filles car, ces dernières perdent 50% de leur chance de poursuivre des études et cela, durant toute leur vie. Les conséquences du harcèlement scolaires peuvent être graves et multiples, voire suicidaires.
On cite notamment, le décrochage scolaire voire la déscolarisation, la désocialisation, l’anxiété et la dépression.
Ne pas céder aux chantages
Les autorités de l’école étant souvent impliquées dans l’affaire, la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire doit commencer d’abord par ne pas céder aux chantages et dénoncer les auteurs de cette pratique.
Aucun auteur de ce délit n’a été jusqu’ici été sanctionné car les victimes n’ont pas le courage de porter plainte ou quand elles le font, elles subissent des menaces et finissent par retirer leur plainte, pourtant, des lois existent et des sanctions sont prévues pour le harcèlement sexuel. Les enfants craignent souvent que la situation s’aggrave quand les adultes s’en mêlent.
Le plus important, c’est de maintenir un dialogue avec l’enfant, et ne rien faire sans son autorisation. Ecouter, sans mettre en doute ce que l’enfant raconte. Question de mettre la victime en confiance. Les Organisations de la société civile sont appelées à multiplier des séances de sensibilisation pour permettre aux victimes à dénoncer cette pratique et porter plainte si possible.
Dans l’effort de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles, les hommes ont un rôle crucial à jouer pour instaurer le changement. La remise en cause du sexisme, de la domination masculine et du privilège masculin en tant que norme dans la société démarre par l’illustration d’exemples de masculinités positives.
Les parents peuvent insuffler les principes de l’égalité des droits et du respect dans l’éducation de leurs fils, et les hommes peuvent dénoncer leurs pairs qui adoptent des comportements inacceptables, dont on comprend à présent qu’ils ne sont que la partie visible de l’iceberg du harcèlement. ACP/CL