Kinshasa, 01 septembre 2024 (ACP).- L’insertion des cours sur le parcours de «Mama Muilu», épouse du Prophète Simon Kimbangu, a été sollicitée dans l’enseignement au niveau primaire et secondaire en République démocratique du Congo (RDC), lors d’un entretien dimanche dans le cadre d’un projet de bonnes mœurs intitulé « Si Mama Muilu aujourd’hui ».
«Nous cherchons et sollicitons l’instauration, dans les cours d’histoire et de philosophie, des chapitres sur le parcours de « Mama Muilu », dans le cadre de notre projet : « Si Mama Muiluaujourd’hui », lancé cette année, pour pouvoir lutter contre la dépravation des mœurs (…). Ainsi, les valeurs de Mama Muilu vont servir des références pour sauver la RDC et l’Afrique(…). », a déclaré Pitshou Matouasilua, manager général de l’entreprise pour la mise en valeur de la Culture, arts et patrimoines (EMIVACS).
«Conformément à notre plaidoyer déposé à l’Assemblée nationale en 2022 et les efforts déjà fournis en Belgique pour sortir de l’anonymat cette icône religieuse et sociale de l’Afrique, cette initiative vise à corriger l’histoire anciennement enseignée», a-t-il ajouté. Selon M. Matouasilua, au delà d’un simple plaidoyer pour l’instauration d’un programme d’enseignement, cette éducation permanente et de masse, vise à sensibiliser la conscience de tous aux bonnes mœurs de la société, afin de condamner tout ce qui est négatif en se référant aux valeurs incarnées par Mama Muilu.
«Nous savons tous que les moeurs n’honorent plus personne dans notre pays. D’où, la nécessité pour chacun de se poser la question s’il devait jouer le rôle de cette femme devant chaque acte qu’il envisage de poser», a-t-il expliqué, exprimant son souhait de voir cette campagne devenir virale, afin de suivre à la loupe les comportements de chaque compatriote, pour les comparer aux valeurs de cette figure emblématique de la conscience africaine
Contribution de Mama Muilu à l’édifice national
M. Matouasilua a fait savoir que ce visage féminin et socle de la Religion kimbanguiste a beaucoup contribué pour l’acquisition de l’indépendance du pays à travers son apport dans l’encadrement de plusieurs autorités congolaises de l’époque. «Le 04 janvier 1959, on a vu beaucoup de militants de Kongo central descendre dans les rues de Kinshasa. Et ces gens faisaient partie du mouvement Kimbanguiste, créé par le lancement de l’action de Simon Kimbangu, qui n’avait vécu en liberté que six mois. Après cela, ce mouvement a été ensuite repris par Mama Muilu qui a encadré plusieurs politiques lors des premières élections», a-t-il dit.
Brève historique sur Mama Muilu
Mama Muilu Kiawanga Nzitani est l’épouse du prophète Simon Kimbangu, visionnaire du mouvement religieux « Kimbanguiste ». Elle a conduit ce mouvement de 1921 à 1959 à l’absence de son époux condamné à mort à la prison centrale d’Elisabethville, actuel Lubumbashi. À la tête du mouvement kimbanguiste, elle a su comment pérenniser l’œuvre de son mari et poursuivre le schéma libérateur de l’homme noir.
Elle a résisté contre toutes les atrocités et menaces des colonisateurs. Née le 7 mai 1880, Marie Muilu Kiawanga Nzitani est décédée le 27 avril 1959. À travers ce nouveau projet de la Conscience africaine initié cette année, pour sortir de l’ombre ce personnage historique de la RDC et de l’Afrique, ‘‘Entreprise pour la mise en valeur de la culture, arts et patrimoines’’ (EMIVACS), en partenariat avec la structure « Pensons Bercail » entrevoient de sensibiliser les différentes souches de la société à cultiver de bonnes manières.
Ces plateformes ont proclamé Mama Muilu, cette année, ‘‘Femme africaine d’exception’’ au musée royal d’Afrique centrale en Belgique (Tervuren), le 11 mai dernier, devant la secrétaire d’Etat belge à l’égalité des chances attaché au ministère de la Justice, le doyen de la faculté universitaire protestante de Bruxelles, le Centre d’études afroeuropéennes et religieuses, le groupe de femmes influentes africaines, la plateforme des femmes de la diaspora congolaise de Belgique, lors d’une cérémonie organisée autour des projets «Mama Muilu femme visible et inspirante de la RDC » et «À nous l’histoire» du ministère de la Justice de la Belgique.
ACP/