RDC : le changement des normes sociales nocives, une prévention contre les violences conjugales (un acteur social)

Kinshasa, 18 avril 2024 (ACP).- Le changement des normes sociales nocives a été présentée comme une forme de prévention pour lutter contre les violences conjugales en République démocratique du Congo, lors d’un point de presse jeudi à Kinshasa.

« On peut et on doit les prévenir les violences conjugales à des initiatives de prévention primaire axées sur le changement de normes sociales nocives et la mobilisation de l’ensemble des communautés et des sociétés visant à instaurer une tolérance zéro à l’égard de la violence faite aux femmes », a déclaré Carlin Vese, président national du Réseau des Hommes Engagés pour l’Egalité de Genre en RDC (Rheeg-RDC).

« Ce changement doit se faire grâce à une intervention précoce, à une évaluation des risques et à travers le soutien et la protection des victimes, ainsi que par l’accès aux services judiciaires sensibles à l’égalité des sexes et la Police », a-t-il ajouté.

Selon le président national du Rheeg-RDC, les normes nocives en matière de relations entre les sexes affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles et contribuent directement à des violations de leurs droits, en ce qui concerne notamment, l’éducation, la santé et l’indépendance. Elles représentent un obstacle majeur à l’égalité hommes-femmes.

« Le Rheeg-RDC est très préoccupé par les attitudes et comportements militarisés des hommes et garçons qui infligent aux femmes et aux filles des actes des violences leur conduisant à la mort. L’exemple le plus frappant mis sur la toile ces derniers jours est une illustration manifeste qu’il existe beaucoup des femmes et filles exposées à des actes ignobles des violences de la part des personnes intimes », a-t-il fait savoir.

Et de préciser : « nous reconnaissons que cette forme de violence est universelle, mais le Rheeg-RDC est indigné de constater que cela commence à se manifester dans notre cher et beau pays qui est déjà vu sous un environnement qui cultive les formes des violences à l’instar du viol, suite au contexte lié aux guerres et aux rébellions ».

Il a affirmé que les meurtres liés au genre (fémicide/féminicide) et les autres formes de violence contre les femmes et les filles ne sont pas inévitables, avant d’indiquer que l’approche de la masculinité positive est un outil incontournable pour la prévention et la lutte de toutes formes des violences.

« Il est grand temps qu’on renforce des actions et activités tendant à prévenir ces actes inhumains en investissant auprès de très jeunes adolescents les formes positives de masculinité », a-t-il interpellé.

M. Vese a, à cet effet, souligné que l’implication des hommes et garçons s’avère indispensable et incontournable pour la création d’un environnement exempte des violences en RDC. « Tous les hommes et garçons doivent sortir de leur clandestinité face aux attitudes et comportements toxiques, militarisés ignobles car, la masculinité positive ne rhume pas avec la violence », a-t-il recommandé.

Par ailleurs, il a invité les autorités compétentes à s’impliquer davantage dans cette lutte car, les meurtres liés au genre sont la manifestation la plus brutale et extrême d’un continuum de violence exercée contre les femmes et les filles.

« Nous invitons les autorités à lutter contre l’impunité. Elles doivent s’impliquer pour faire des investigations pour voir l’auteur de ces actes répondre devant la justice et purger sa peine. C’est à ce prix que nous allons bâtir un monde juste », a-t-il conclu.

Les violences conjugales, une des raisons des demandes de divorces en RDC (experte en genre)

Les violences conjugales constituent une des raisons majeures des demandes de divorces en République démocratique du Congo, selon une experte en genre lors d’un entretien jeudi à Kinshasa.

« Les violences conjugales constituent de nos jours une de principales raisons pour lesquelles il y a recrudescence des demandes de divorces dans notre société car, pour plusieurs femmes, cette action est un remède efficace pour préserver leurs vies », a déclaré Madeleine Salomé, experte en genre et intégration sociale.

D’après elle, les violences conjugales sont une réalité dans plusieurs ménages en Afrique en général et en RDC en particulier. C’est une réalité qui a encore pris de l’ampleur pendant la période de confinement car, il y a des témoignages qui approuvent que plusieurs femmes ont, dans leurs ménages, subi des violences tant physiques que psychologiques qui a conduit à la mort.

Parlant du code de la famille, en son article 549 de la loi n° 87/010 du 1er Aout 1987, Mme Salomé a indiqué que celui-ci définit que l’action en divorce est fondée sur la destruction irrémédiable de l’union conjugale.

« Il y a destruction irrémédiable aux termes de l’article 550 du Code de la famille lorsque la continuation de la vie conjugale et la sauvegarde du ménage deviennent impossibles. Il en découle donc que chacun des époux peut fonder son action sur des nombreuses causes qui selon lui, constituent une destruction irrémédiable du ménage. Il peut s’agir notamment, des violences conjugales ou de l’infidélité de l’un des époux », a-t-elle expliqué.

Pour cette experte, la séparation peut être une bonne solution en vue de préserver la vie de la victime et aider le bourreau à prendre conscience des conséquences de ses actes. « La violence conjugale est immorale et ne doit pas être tolérée. Personne ne doit rester dans un environnement où sa vie est constamment en danger. C’est une réalité traumatisante même pour les enfants qui grandissent dans un tel foyer », a-t-elle martelé, avant d’inviter les couples à se prévenir de telles actions pour lutter contre ce fléau.

L’intégration de la dimension d’égalité du genre dans une famille recommandée aux couples

Dans le souci de lutter contre les violences basées sur le genre (VBG), Mme Salomé a recommandé aux couples de mettre en place un système d’intégration de la dimension d’égalité du genre dans l’éducation d’une famille.

« La première chose à faire est de lutter contre les violences basées sur le genre que nous vivons au sein de nos familles. Cette lutte passe à travers la mise ne place d’un système d’intégration de la dimension d’égalité du genre dans tous les aspects de l’éducation au sein d’une famille », a-t-elle déclaré.

En outre, Mme Salomé a expliqué que la meilleure façon d’éviter ces divorces due aux violences conjugales est de traiter le problème au niveau de la racine, c’est-à-dire, déconstruire les stéréotypes du genre afin de construire une société où la femme peut exercer ses droits sans contrainte. ACP/

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