Kinshasa,13 septembre 2024( ACP).- L’Unicef a exigé vendredi la protection immédiate des écoles et des enfants face aux conflits armés en République démocratique du Congo, suite au meurtre tragique d’un élève, survenu mercredi 11 septembre à l’Institut « Mugara », dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu (Est du pays), dans un communiqué consulté par l’ACP.
« Le meurtre d’un enfant et les attaques contre les écoles sont des violations graves à l’encontre des enfants en situation de conflit armé. Les écoles devraient être des havres de paix et non des champs de bataille. Nous exigeons l’arrêt immédiat de toutes les attaques contre les écoles et la protection de tous les enfants », a-t-on lu dans un communiqué signé par le Dr Mariame Sylla, Représentante adjointe du Fonds des nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en RDC.
«Cette attaque survient en pleine rentrée scolaire et quelques jours seulement après la journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques. Cet acte odieux souligne la nécessité urgente de protéger les enfants et les écoles dans les zones touchées par les conflits », a-t-elle ajouté, avant de souligner la crise permanente à laquelle est confrontée l’éducation en RDC.
« Des milliers d’enfants sont privés de leur droit à l’éducation en raison de la destruction des écoles et de l’utilisation des écoles à des fins militaires», a déploré le Dr Mariame Sylla.
Elle a, à cette occasion, appelé toutes les parties aux conflits, notamment à cesser toutes les attaques contre les écoles et autres établissements d’enseignement, à garantir un accès sûr à l’éducation pour tous les enfants, à faire en sorte que les responsables des attaques contre les écoles répondent de leurs actes.
Elle les a également invités à cesser de prendre l’éducation pour cible, en attaquant des élèves, des enseignants et des écoles ainsi qu’à éviter d’occuper les établissements scolaires à des fins militaires.
« Les conséquences à long terme de ces attaques sont dévastatrices. Le meurtre d’enfants et d’enseignants ainsi que la destruction des infrastructures éducatives créent une génération d’opportunités perdues. Ce qui entrave le développement du pays. Les enfants affectés par les conflits armés sont plus susceptibles d’abandonner l’école, d’être exploités, recrutés dans des groupes armés ou contraints à des mariages précoces », a-t-elle indiqué, avant de préciser que le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique a confirmé le décès de cet élève et qu’une enquête était en cours.
En 2016, la RDC a signé la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, s’engageant ainsi à promouvoir et à protéger le droit à l’éducation dans les situations des conflits armés. La RDC est l’un des 186 pays qui ont signé cette déclaration.
Pour rappel, l’an dernier, selon le Rapport annuel du Secrétaire des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés, plus de 400 enfants ont été tués suite aux attaques dans les écoles et plus de 40 écoles ont fait l’objet d’attaques directes par les parties aux conflits à l’est du pays.
ACP/C.L