Kinshasa, 13 fevrier 2025 (ACP).- Le Fonds des Nations-unies pour l’enfance (Unicef) s’est dit préoccupé par l’intensification des violences commises contre les enfants et les familles lors de l’agression rwandaise, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), selon un communiqué de cet organisme parvenu jeudi à l’ACP.
« Je suis extrêmement préoccupée par l’intensification de la violence dans l’Est de la RDC et par les conséquences de cette situation sur les enfants et les familles dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où des milliers d’enfants vulnérables déplacés dans des camps ont été contraints de fuir à de multiples reprises pour échapper aux combats au cours des derniers mois et ont été également séparés de leurs familles, se retrouvant ainsi exposés à des risques accrus d’enlèvement, de recrutement et d’utilisation par des groupes armés », a-t-on lu dans le communiqué signé par Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef.
« Les informations terrifiantes qui nous parviennent, font état de graves violations commises contre les enfants par les parties au conflit, notamment des viols et d’autres formes des violences sexuelles, lesquelles atteignent des niveaux jamais connus ces dernières années », a ajouté la source.
Selon Mme Russel, plus de 1 100 enfants non accompagnés ont été identifiés au cours des deux dernières semaines dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud Kivu par l’Unicef qui s’est dit préoccupé par les violations dont le nombre ne cesse d’augmenter. « Le personnel de l’Unicef travaille sans relâche pour enregistrer les enfants non accompagnés et séparés de leurs familles, les placer dans des familles d’accueil temporaires et s’assurer qu’ils reçoivent des soins médicaux et psychosociaux nécessaires », a dit Mme Russell.
L’augmentation de recrutement d’enfants par des groupes armés, un risque permanent
Par ailleurs, la directrice générale de l’Unicef a fait savoir que le taux de recrutement d’enfants par des groupes armés risque très probablement d’augmenter, en guise de cette intensification de la crise.
« Avant même que la crise ne s’intensifie, le recrutement d’enfants par des groupes armés était en hausse dans la région. Le taux de recrutement risque très probablement d’augmenter davantage du faite que les parties au conflit appellent à la mobilisation des jeunes combattants. Des informations révèlent que des enfants âgés de 12 ans seulement sont recrutés au sein des groupes armés ou contraints de rejoindre leurs rangs », a-t-elle expliqué.
Face à cette situation, Mme Russell a appelé les décideurs du monde à agir dans l’urgence pour protéger les enfants et les familles face à cette recrudescence des bombardements et des tirs incessants dans la partie Est de la RDC.
Le nombre des victimes de viol quintuplé
Mme Russel a indiqué que les partenaires de l’Unicef ont, en outre, affirmé qu’au cours de la semaine du 27 janvier au 2 février 2025, le nombre des victimes de viol accueillies au sein de 42 structures de santé ont quintuplé.
« Parmi elles, 30 % étaient des enfants. Or, ces chiffres sont probablement inférieurs à la réalité car, un très grand nombre des survivantes et survivants de viol hésitent de se manifester. Nos partenaires présents sur place nous ont signalé qu’ils étaient à court de médicaments visant à réduire le risque d’infection à VIH après une agression sexuelle », a-t-elle renchéri, avant de révéler qu’une mère a confié aux équipes de leurs partenaires que ses six filles, dont la plus jeune âgée d’à peine 12 ans, étaient systématiquement violées par des hommes armés lorsqu’elles partaient chercher de la nourriture. Dans l’Est de la RDC, les déplacés sont confrontés à des conditions de vie précaires dans les camps.
À cela s’ajoute la recrudescence des combats qui a affecté les opérations humanitaires, notamment dans la province du Nord-Kivu, ce qui fait craindre une aggravation de la situation des déplacés, à commencer par les plus jeunes. ACP/