RDC : pour la création d’une loi spécifique contre les violences domestiques

Kinshasa, 16 avril 2024 (ACP)- Un plaidoyer a été mené pour la création d’une loi spécifique contre les violences domestiques, lors d’une enquête réalisée mardi à Kinshasa en République démocratique du Congo.

« Ce plaidoyer a été mené suite à la montée remarquable des cas des violences domestiques et la création de cette loi spécifique qui  va protéger la femme en cas des violences domestiques », a déclaré Paul

Kabeya Mukenge, secrétaire exécutif du Réseau des organisations des droits humains d’éducation civique (RODHECIC).

Pour lui, le divorce en RDC est perçu dans la loi comme une situation d’exception. «  A ce titre la violence domestique (condamnable certes) ne s’assimile pas automatiquement au divorce. Elle porte les stigmates d’une éducation non réussie, des stéréotypes dans notre société ‘’Bitumba ezali mungwa na libala’’, traduisez : les querelles renforcent les liens conjugaux, la perception de la femme (objet qu’on peut traiter comme l’on veut) », a expliqué M Kabeya.

« Ainsi la sensibilisation, l’éducation au droit de l’homme, au droit de la femme, les mobilisations à travers les médias, les prédications à l’église (au lieu de parler tout le temps des offrandes), bref dans les différentes stratifications sociales, la lutte contre la violence et spécifiquement la violence domestique doit être à la une», a-t-il poursuivi.

Les violences domestiques sont l’une des causes majeures de divorce

Pour Mme Valentine Talamaku, coordonnatrice de l’ONG “action sociale pour le développement et la promotion de l’éducation ” (ASDEPE), les violences domestiques sont l’une des causes majeures du divorce dans la ville de Kinshasa et de la descente dans la rue des enfants.

« Le cas par exemple d’une femme qui est tout le temps humilié, celle à qui on bat pratiquement tous les jours, cette dernière aigrie, indifférente , elle n’a plus d’amour pour son époux et cela entraîne la destruction irrémédiable qui entraîne directement au divorce », a-t-elle ajouté.

Plusieurs études ont montré que la séparation ou le divorce parental est associé à un éventail de problèmes dans des domaines variés pour les jeunes enfants et adolescents, a précisé Mme  Talamaku.

Soulignant que la séparation ou le divorce parental est associé à des difficultés académiques (baisse des résultats scolaires et abandon prématuré de l’école) et à un taux plus élevé de comportements perturbateurs (l’opposition envers les figures d’autorité, la participation à des bagarres, le vol, et la consommation et l’abus d’alcool et de drogues illégales). « Les enfants et les adolescents qui vivent le divorce de leurs parents présentent aussi des taux plus élevés d’humeur dépressive, une estime de soi plus faible et de la détresse émotionnelle », a-t-elle précisé.

Le divorce parental est également associé à des problèmes et à des transitions précoces lorsque les enfants deviennent des jeunes adultes, et même ultérieurement. « Les enfants des parents divorcés sont plus à risque de connaître la pauvreté, de vivre des échecs scolaires, de s’engager dans des activités sexuelles précoces, d’avoir des enfants hors mariage, de vivre en concubinage, de connaître la discorde conjugale et de divorcer. Ils sont également susceptibles de se marier plus tôt », a martelé Mme Talamaku.

 « Les problèmes émotionnels associés au divorce augmentent au début de l’âge adulte. Il est donc important pour la société de comprendre l’ampleur de ces problèmes et les mécanismes causaux par lesquels le divorce parental influence les comportements des enfants touchés », a-t-elle conclu.

La place actuelle du foyer au jour d’aujourd’hui

Mme Cyrille Binsumu actrice de la société civile

De son côté, Mme Cyrille Binsumu, actrice de la société civile,  a fait savoir que les violences domestiques entraîne effectivement le divorce parce que la femme n’a plus d’estime et de considération vis-à-vis de son mari.

« J’ai l’impression que beaucoup des gens ne comprenne pas l’importance du foyer, certaines personnes ne se sont pas préparées pour y accéder et à cet effet, j’interpelle la société civile, les ONGs et surtout les églises à revenir au bon sens, de parler au moins de la place du foyer , des comportements à d’adapter au sein du foyer», a-t-elle  expliqué.

Mme Binsumu a révélé que le foyer doit être au centre de tout  et « si nous avons de foyer stable, si nous avons des familles dignes de son nom où Christ règne, où toute les bonnes valeurs sont mises, ou toutes les bonnes choses sont mis en place, ou l’éducation est au centre de tout, c’est alors que nous allons vivre le paradis sur cette terre ».

« Et ça nous éviterait même de voir les phénomènes kulunas, les guerres dans le pays parce qu’un enfant qui grandi dans une famille où il ne fait que voir les coups tous les jours, cet enfant deviendra certainement un délinquant ‘’ kuluna’’, un tuer ou un rebelle. Car, nous devons éduquer normalement nos enfants  afin de les empêcher à ne pas copier les mauvais comportements de parents qui se battent à tout moment », a-t-elle conclu.ACP/C.L.

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