RDC : un financement sollicité pour vulgariser la loi sur les sages-femmes

Kinshasa, 09 mai 2024 (ACP).- Un financement pour vulgariser la loi portant création du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes a été sollicité jeudi à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC) lors d’un entretien.

« Nous sommes très heureux cette année, de célébrer la Journée mondiale des sages-femmes, avec la loi que nous avons tant cherchée. L’heure est maintenant à la recherche des fonds nécessaires pour la vulgarisation de cet instrument juridique dans les 26 provinces du pays. « Raison pour laquelle nous lançons un appel aux autorités et aux partenaires techniques pour un appui financier », a déclaré Marianne Lusinga, présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes.

« Le métier de sages-femmes est une profession noble, incontournable et garante de la santé et des droits des femmes. Il est important de vulgariser notre loi à travers le pays », a-t-elle ajouté.

La présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes a fait savoir que son organisation travaille pour élaborer le Règlement intérieur (RI) et le Code de déontologie, car cette profession exige le respect de la personne humaine.

« La population doit s’attendre aux loyaux services que nous leur rendons dans des hôpitaux et nos communautés pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Pour cela, des stratégies sont mises sur pied, entre autres les soins de maternité respectueux qui sont des soins qui respectent les droits et l’intimité de la femme et la jeune fille », a-t-elle dit, avant d’appeler la population, particulièrement les femmes et jeunes filles, à honorer leur noble métier, puisque selon elle, les sages-femmes jouent un rôle capital dans la survie de la mère et du nouveau-né ainsi que dans la planification familiale et la lutte contre les VBG.

Les autorités appelées à investir sur les sages-femmes pour réduire les décès maternels et néonatals

Par ailleurs, Mme Lusinga a, à cette occasion, appelé les autorités de la RDC à investir sur les sages-femmes pour réduire la mortalité maternelle et néonatale.

« Les autorités doivent savoir qui sont les personnels de première ligne pour ce Programme de « Maternité gratuité ». Dans certains coins du pays, il n’y a même pas une sage-femme, alors que plusieurs sont au chômage. C’est pourquoi nous leur demandons d’investir sur les sages-femmes pour réduire la mortalité maternelle et néonatale en RDC », a relevé Mme Lusinga.

« Les autorités doivent reconnaître nos efforts. Nous travaillons sans motivations et dans de mauvaises conditions, parfois sans intrants ni matériels. Elles ont intérêt à nous mettre dans de bonnes conditions de travail pour renverser la tendance de mortalité », a expliqué la présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes, Marianne Lusinga.

D’après elle, la profession des sages-femmes exige de l’empathie et de la volonté, mais elle est très mal rémunérée en RDC. « Nous sommes l’une des catégories des ressources humaines de notre pays et nous invitons toute personne désirant embrasser ce métier à avoir un grand cœur et à se former d’abord, avant de venir prêter mains fortes aux anciens. Les autorités doivent également penser à nous organiser des sessions de formation ou de remise à niveau », a martelé Mme Lusinga.

Dans ce cadre, elle a exhorté les décideurs à une utilisation rationnelle des sages-femmes, car elles jouent un rôle essentiel pour l’atteinte des trois résultats transformateurs dans les Objectifs de développement durable (ODD), à savoir  zéro décès maternel évitable, zéro besoin non satisfait en planification familiale et zéro Violence basée sur le genre ainsi que les pratiques traditionnelles néfastes comme le mariage précoce.

Appel à l’intégration des personnels concernés pour le bon fonctionnement de la maternité gratuite

En outre, Marianne Lusinga a appelé les autorités à intégrer toutes les sociétés savantes concernées, notamment les sages-femmes, les gynécologues obstétriciens et les pédiatres pour assurer le bon fonctionnement du Programme de la gratuité de la maternité.

« Pour la gratuité de la maternité, le processus était entamé sans les sociétés savantes concernées, notamment les sages-femmes, gynécologues obstétriciens et les pédiatres. Il est très important de les intégrer pour le bon fonctionnement de ce processus louable du Président de la République. Sans ces techniciens de la santé qui pouvaient aider la coordination de la Couverture santé universelle (CSU), ce programme pourra capoter », a souligné Marianne Lusinga.

« Si les bureaucrates doivent recevoir plus d’argent par rapport aux prestataires qui sont dans des maternités, il y a risque que cette gratuité de la maternité puisse connaître des échecs », a-t-elle ajouté,  avant de saluer les progrès réalisés par la profession des sages-femmes en cette dernière décennie en RDC, grâce à la volonté politique et à l’accompagnement de certains partenaires internationaux.

Elle a rappelé qu’en RDC, l’organisation de la Journée mondiale des sages-femmes est célébrée le 5 mai de chaque année sera commémorée vers la fin du mois de mai.

La loi portant création, organisation et fonctionnement de l’Ordre des sages-femmes a été promulguée le 30 novembre 2023 par le Chef de l’État. La présente loi va organiser les règles relatives à l’exercice de la profession des sages-femmes, conformément aux dispositions des articles 36 alinéa 5 et 202 de la Constitution de la RDC. ACP/

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