Kinshasa, 19 février 2025 (ACP).- Les violations des droits humains et international humanitaire dans l’Est de la République démocratique du Congo suite à l’agression rwandaise, ont été condamnées par le « Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs (ICG)», dans un communiqué rendu public mercredi.
« Nous condamnons avec la plus grande fermeté les violations graves du droit international humanitaire et des droits humains et soulignons qu’il est impératif que l’intégralité des accusations de violations et d’abus fassent l’objet d’enquêtes approfondies, que les victimes soient reconnues et soutenues et que les responsables répondent de leurs crimes. L’accès humanitaire doit être garanti sans délai ni condition. Le Groupe de contact international prend note avec grande inquiétude des allégations de niveaux élevés de violence sexuelle », a-t-on lu.
Et d’ajouter : « nous condamnons vigoureusement l’offensive continue du M23/de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et de la Force de défense rwandaise (FDR) dans le NordKivu et le SudKivu, ainsi que la prise récente de l’aéroport de Kavumu et de la ville de Bukavu ».
Selon le communiqué, l’offensive continue du M23/AFC et de la FDR compromet les efforts régionaux de paix ainsi que la mise en œuvre des conclusions du sommet conjoint de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui s’est tenu le 8 février 2025 et approuvé par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA le 14 février 2025.
« Nous exhortons toutes les parties à appliquer sans délai ni condition le cessezlefeu et appelons tous les groupes armés, dont le M23, à déposer les armes et à renouer le dialogue afin de mettre fin à la violence et de protéger les populations civiles. Nous appelons le M23/AFC à cesser immédiatement leur offensive et à se retirer de l’ensemble des territoires dont ils ont pris le contrôle, y compris de la ville et de l’aéroport de Goma. Tout soutien direct ou indirect aux groupes armés par l’ensemble des parties doit cesser immédiatement. Nous demandons à la FDR de se retirer sans plus attendre de la RDC », a renseigné la source.
A cette occasion, le Groupe de contact international a exprimé son soutien pour processus politique conduit par les pays africains et établi par les « processus de Luanda et de Nairobi ».
« Nous saluons le travail accompli par le président angolais et nouveau président de l’Union africaine (UA), João Lourenço, ainsi que par l’ancien président kényan, Uhuru Kenyatta. Nous appuyons pleinement l’appel lancé le 14 février 2025 par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, à une reprise immédiate des négociations et du dialogue avec l’ensemble des parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires), dont le M23, dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, il a souligné la responsabilité première du gouvernement de la RDC en ce qui concerne le renforcement de l’autorité de l’État et de la gouvernance dans l’est du pays, avant de réaffirmer son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Il a également insisté sur l’importance des initiatives de dialogue intracongolais visant à renforcer la cohésion nationale de la RDC, telles que les efforts de facilitation menés par les églises.
Le Groupe de contact international a, en outre appelé toutes les parties dans la région des Grands Lacs à éviter une escalade militaire, à s’engager sérieusement dans le processus de paix politique, à s’attaquer aux causes profondes de ce conflit qui dure depuis des décennies et à œuvrer pour donner un nouvel élan à l’Accordcadre de 2013 pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région.
Le Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs, auquel participent des représentants de l’Allemagne, de la Belgique, du Danemark, des ÉtatsUnis, de la France, des PaysBas, du RoyaumeUni, de la Suède, de la Suisse et de l’Union européenne a, exprimé sa plus vive préoccupation en ce qui concerne la situation dans l’est de la RDC. Il a souligné qu’il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit, appelant les parties à donner la priorité à un engagement diplomatique et politique.
ACP/C.L.