Violences domestiques : la mise en  place d’un plan de sécurité des  victimes recommandée

Kinshasa, 29 avril 24 (ACP).-  La mise en place d’un plan de sécurité a été recommandée lundi, lors d’un entretien, pour protéger les femmes victimes des violences domestiques dans le foyer à Kinshasa en République démocratique du Congo.

« Il est extrêmement important de mettre en place un plan de sécurité pour la protection des femmes victimes de violences domestiques »,  a déclaré Mme Madeleine Salomé, experte en genre et intégration sociale, focalisée sur les droits spécifiques des femmes et la protection des enfants.

« Pour éviter le pire, la victime doit avoir un ou plusieurs endroits possibles pour se réfugier et plusieurs personnes à contacter, la manière de s’enfuir, cela nécessite souvent de faire semblant de réaliser une tâche habituelle impliquant de quitter la maison, comme aller faire une course, la manière d’avoir accès à de l’argent, y compris le fait de cacher de l’argent et d’obtenir un compte bancaire personnel », a-t-elle ajouté.

Mme Salomé a estimé que la seule solution consiste parfois à rompre définitivement la relation, les violences domestiques ayant tendance à se prolonger, surtout chez les auteurs très agressifs. De plus, même lorsque la maltraitance physique diminue, celle psychologique peut persister.

« La décision de partir n’est ni facile ni simple à prendre, souvent les victimes se sentent incapables de sortir d’une relation abusive pour de nombreuses raisons, notamment parce qu’elles ont peur de ce que l’auteur fera après leur départ et parce qu’elles dépendent financièrement de l’auteur, il faut prendre la bonne décision au bon moment, car il s’agit de votre vie »,  a-t-elle martelé.

Et de poursuivre : « lorsque l’agresseur est informé de la décision de la victime, le risque pour cette dernière de subir une blessure grave, voire d’être tuée, est encore plus important. Il faut alors faire des démarches supplémentaires afin de se protéger et de protéger les enfants ».

Les conséquences de divorce dans ce cas des violences domestiques

Par ailleurs,  Mme Salomé a, à cet effet, expliqué que  le divorce peut entraîner plusieurs conséquences notamment des problèmes psychologiques chez les enfants et augmentent  le taux de criminalité lorsque la prise en charge de ces enfants n’est pas assurée de la bonne manière.

Pour les enfants, la victime doit apprendre aux enfants à ne pas se trouver au milieu d’une bagarre et leur expliquer quand et comment appeler à l’aide, « à mon humble avis, l’une des meilleures façons pour les parents de rassurer leurs enfants au cours de cette période de grande incertitude, les parents peuvent montrer leur affection par des gestes notamment créer des routines d’activités partagées et être empathiques et sensibles aux indices verbaux et non-verbaux », a souligné Mme Salomé.

Mme Salomé a, à cet effet, expliqué que  le divorce peut entraîner plusieurs conséquences notamment des problèmes psychologiques chez les enfants et augmenter  le taux de criminalité lorsque la prise en charge de ces enfants n’est pas assurée de la bonne manière.

Ce que prévoit la loi pour la garde des enfants en cas de divorce

Cependant, en cas de divorce, la loi prévoit des dispositions notamment sur la garde des enfants et le droit des visites chose qui divise souvent les ex-conjoints, a indiqué Mme Salomé.

« En ce qui concerne la garde des enfants et le maintien de l’autorité parentale, le code de la famille en ses articles 585, 588 et 599 stipule que la garde et l’autorité sur les enfants issus du mariage est attribuée par le tribunal conformément aux dispositions relatives à la capacité. Et est organisée en fonction de l’intérêt de ceux-ci », a-t-elle renchéri.

« C’est le seul critère qui doit l’emporter surtout en ce qui concerne la garde des enfants. Ainsi, il ne peut être question de soumettre l’attribution de la garde des enfants ou critère de l’innocence ou de la culpabilité des époux quoi que ce critère puisse être pris en considération, mais alors dans la perspective de l’intérêt supérieur des enfants ».

Mme Salomé a fait remarquer que cela ne signifie pas que les questions relatives à leur résidence soient réglées sur cette base, si la tendance actuelle observée dans des villes congolaises veut que le père réclame la garde des enfants, et qu’il serait toujours mieux placé pour s’occuper de leur entretien et leur éducation.  Cette tendance va à l’encontre du principe de l’égalité des droits de l’homme et de femme.

Conformément à l’article 16 de la Convention sur l’élimination de toute forme de la discrimination à l’égard de la femme. Dans l’attribution de la garde des enfants, disons que la considération de l’intérêt supérieur de ceux-ci dans le choix du juge doit être un élément capital et essentiel.

Pour ce faire, le juge doit souverainement apprécier l’ampleur du problème en son sens et doit prendre en considération les éléments suivants : Les accords passés entre époux, les sentiments exprimés par les enfants mineurs lorsque leur audition parait nécessaire et ne comportant pas d’inconvénients pour eux. On estime que l’intérêt des enfants peut être servi par des conventions à l’amiable qui peuvent intervenir entre les parents,  chose prévue à l’article 585 du  code de la famille soit sur demande des époux, soit sur celle du ministère public.

Ce droit de garde étant divisible,  la demande des époux ou l’un d’eux, le tribunal peut prendre des mesures concernant le rapport entre les enfants mineurs et leurs père et mère. Ici, l’époux non attributaire de la garde a le droit de visiter et secourir. Ce droit est automatique et ne peut lui être prohibé par qui que ce soit, sauf les restrictions données, par la loi.

Malgré le divorce, les conjoints doivent tous deux, consentir au mariage de leurs enfants, de même garder leur prérogative concernant l’émancipation et l’adoption de leurs enfants (art. 586 alinéa 2, code de la famille) et l’attribution de cette garde a un caractère provisoire parce que l’intérêt de l’enfant impose un transport de la garde d’un conjoint à l’autre.

« C’est ce qui est prévu par la loi, mais dans la pratique c’est un peu compliqué surtout lorsque l’épouse dépendait totalement de son conjoint et ne peut pas financièrement prendre soin des enfants »,  a-t-elle expliqué.

«  Pour avoir été victime de la séparation de mes parents surtout en étant trop petite, je peux affirmer que les enfants sont les premières victimes et peuvent en souffrir toute leur vie durant, par conséquent en étant mariés il faudrait éviter d’arriver au divorce », a  conclu l’experte en genre et intégration sociale. ACP/KHM

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