Kinshasa, 16 février 2024(ACP).- Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie est prête pour accueillir, du 17 au 18 février, le 37ème Sommet ordinaire des Chefs d’État et des gouvernements de l’Union africaine.
En dehors de la cérémonie traditionnelle de passation de pouvoir pour la présidence tournante de cette organisation aujourd’hui dirigée par le Comorien Azali, les dirigeants africains auront à se pencher sur de profondes questions d’actualité du continent.
Une actualité écrite en lettres de crises (Coups d’Etat, crise alimentaire et humanitaire, catastrophes naturelles) mais dominée, quant à la République démocratique du Congo (RDC), par la situation sécuritaire dans l’est du pays envahi par le Rwanda et ses assujettis du M23.
Au regard de la dégradation de la situation depuis quelques semaines dans les environs de Goma, capitale du Nord-Kivu, d’intenses discussions ne manqueront pas de dominer les travaux de la capitale éthiopienne.
Le Rwanda, agresseur de la RDC via le M23, a démontré son choix manifeste de récidiver en accentuant des tueries et bombardements sur le sol congolais.
Processus de paix
Paul Kagame a prouvé, au cours des décennies qu’il foule au pied tous les processus de paix. Il n’a jamais respecté les processus de Luanda (Angola), et de Nairobi (Kenya) placés respectivement sous la facilitation du Président angolais João Lourenço et l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta.
On ne manquera pas d’y faire allusion ce weekend. En haute instance diplomatique du continent, l’Union africaine se fera le devoir d’évaluer tous les ratés dus à la mauvaise foi d’un voisin belliqueux et envieux de la RDC : le Rwanda.
Des Chefs d’Etat vont sans doute prendre des mesures utiles en vue de la cessation des hostilités et de la fin de cette crise sécuritaire qui a déjà fait des millions de morts.
La RDC a été pour sa part respectueuse des prescrits des traités de paix, notamment celui de Luanda qui avait exigé l’observance du cessez-le-feu, sans que cela soit aperçu comme une lâcheté face à l’agresseur. Grâce à cette position et sa détermination à préserver l’intégrité de son territoire national, la RDC bénéficie du soutien de nombreux pays amis du continent qui portent à cœur sa cause.
En prélude de ce sommet ordinaire, des entretiens se sont succédés, en présentiel comme à distance, entre le Chef de l’Etat congolais et ses homologues des pays frères, avec entre autres mobiles, la solution à la situation sécuritaire dans l’est de la République. Le dernier en date était le Burundais Evariste Ndayishimiye, président du Mécanisme de suivi de l’Accord-cadre d’Addis.
En visite de 48 heures en République démocratique du Congo, le Président avait rappelé mercredi au Mécanisme congolais de suivi, le sacro-saint principe du respect de la souveraineté et de l’intégrité des frontières des pays de la Région (Grands Lacs).
En moins d’une semaine, Félix Tshisekedi a eu des échanges enrichissants avec le roi Mohammed VI du Maroc et le président zambien qui lui ont également rassuré du soutien de leurs États à la résolution de cette crise qui a trop duré.
Invité à ces assises, le Président de la RDC, Félix Tshisekedi va décrire à ses pairs la barbarie grandissante du pouvoir de Kigali, et réitérer la position ferme de son pays à ne céder aucune portion de son territoire, de quelque manière que ce soit.
Tout compte fait, des mesures utiles vers la résolution d’une guerre prolongée avec des ramifications extracontinentales, sont attendues de cette réunion des dirigeants.
L’option d’infliger à Kigali des sanctions de tous ordres, en réplique à son récidivisme, ne doit pas être exclue, car la cause de l’instabilité de la sous-région des Grands Lacs s’appelle le Rwanda, avait en son temps affirmé, le Chef de l’Etat congolais. ACP/