Kinshasa, 1er février 2025(ACP) .-Le rétablissement limité de l »internet a permis vendredi de se faire une idée claire de l’étendue du carnage opéré par des militaires rwandais contre la population congolaise à Goma, capitale du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, selon des témoignages au téléphone auprès de l’ACP.
Les Nations Unies font état d’au moins 700 morts parmi les habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, tués essentiellement par des militaires rwandais, ayant envahi nombreux le territoire de la RDC.
Toujours selon des témoignages reccueillis au téléphone par l’ACP, « il y a plusieurs milliers de civils congolais tués », mais « aussi « au moins mille militaires de forces spéciales du Rwanda, défense force (RDF) qui ont perdu la vie », a indiqué un membre influent de la société civile qui n’a pas voulu être cité pour des raisons de sécurité.
Tous les témoins contactés au téléphone ont confirmé auprès de l’ACP avoir vu des secouristes de la Croix-rouge ramasser des corps en état de décomposition pour la morgue.
« Il y a des monticules de corps », a précisé un secouriste .
A Goma, les cadavres des Congolais ont été abandonnés alors que ceux des Rwandais ont été rapidement rapatriés au Rwanda pour des raisons évidentes.
Le rétablissement limité de l’internet a levé un pan de voile sur ces nuits de longs couteaux vécues par les civils. Ils ont tout filmé. « Il n’y a aucun doute, l’armée rwandaise était venue en représailles contre les civils désarmés », a tranché un défenseur des droits de l’Homme de Goma.
A Goma, un drame humanitaire pointe à l’horizon, avec ces cadavres en décomposition. Les humanitaires redoutent l’éclosion des épidémies, ont indiqué des responsables de la Croix-rouge et Médecins sans frontières (MSF).
Un jour, ces preuves serviront devant un tribunal, a espéré un religieux.
ACP/