Consultations : deux regroupements politiques recommandent « une sélection drastique » des ministrables

Kinshasa, 18 avril 2024 (ACP).- Les forces politiques alliées à l’Udps (FPAU) et l’Alliance des Tshisekedistes unifiés et alliés (ATU-A), ont recommandé jeudi, lors des consultations avec la Première ministre, l’imposition des critères drastiques dans la sélection des personnalités à nommer au prochain  gouvernement de la République démocratique du Congo.

« Les critères de sélection des membres du futur gouvernement doivent être durcis pour espérer avoir des personnes capables de relever les défis qui attendent l’Exécutif national », a déclaré Justin Bitakwira, membre  des FPAU.

« D’abord la compétence. On a besoin des acteurs politiques, mais on a aussi besoin des technocrates, on a besoin quand même des ministres ou des politiques qui ont une moralité » a-t-il ajouté.

« A l’époque de Mobutu, souvenez-vous, avant qu’on vous nomme ministre on vous checke : où est-ce que vous vivez ? (…) est-ce que vous êtes voleur ? Vous êtes assassin ? Vous avez été dans  différentes rébellions ? », a renchéri M. Bitakwira.

Notons que les délégués de ce regroupement étaient conduits par Elisée Bokumwena, vice-ministre honoraire du Budget.

L’Alliance des Tshisekedistes unifiés et alliés (ATU-A) de Paul Tshilumbu a, quant à elle, estimé qu’il faut imposer « une discipline budgétaire » au futur gouvernement.

« En ce qui concerne la réduction du train de vie des institutions, notre avis est que (…) les institutions puissent respecter les lignes de crédit qui leur sont attribuées par la loi des Finances. Il y a des institutions qui sont totalement budgétivores, qui font des dépassements budgétaires de 300, 400% », a dit Paul Tshilumbu, président de l’ATU-A, au sortir des échanges avec la Première ministre Judith Suminwa.

« Avant de voir toutes les autres structures dont l’efficacité et l’importance sont discutables, et qui consomment l’argent de l’État, il faudrait mettre d’abord la discipline », a-t-il précisé.

Taille du prochain gouvernement, une préoccupation

Par ailleurs, la taille du prochain gouvernement a également retenu l’attention de certains regroupements politiques invités aux consultations que mène la Première ministre.

Reçu à son tour par Judith Suminwa, le regroupement politique « Autre vision du Congo et alliés » (AVC-A) de Didier Budimbu a  approuvé l’idée de la réduction de la taille du gouvernement proposée par la Première ministre.

« Le plus important ce n’est pas le nombre des ministres, mais ce sera par contre l’efficacité des actions qui seront menées sur le terrain et le programme qui devra être appliqué sans faille », a fait savoir le président de l’AVC.

« Nous avons l’obligation d’accompagner ce nouveau gouvernement, nous avons l’obligation de pouvoir produire des résultats qui pourront marquer l’histoire de la République démocratique du Congo », a-t-il dit.

Enfin, pour Augustin Kibasa Maliba, ministre sortant des Postes, télécommunications et Nouvelles technologies de l’Information et de la communication, et autorité morale de l’UDPS/Kibasa, il faut permettre à Judith Suminwa de travailler dans la sérénité pour qu’elle produise un travail de qualité.

« On va rester le plus calme possible, on va laisser madame la Première ministre composer son gouvernement (…). Elle a le temps de composer tranquillement un gouvernement efficace, pour le bien de cette République », a déclaré Augustin Kibasa Maliba, à l’issue de la consultation.

Judith Suminwa entame bientôt le dernier virage de ses consultations. Le 19 avril tout sera fini afin de lui permettre d’amorcer l’étape de la formation proprement dite de son équipe gouvernementale. ACP/

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