« Démocratie au Congo : quel avenir ? », thème d’une conférence à Bruxelles

Bruxelles, 27 mars 2024 (ACP).– La démocratie en République démocratique du Congo  et son avenir  ont été abordés  par l’ambassadeur congolais au Benelux et auprès de l’Union européenne, lors d’une conférence organisée mardi à Bruxelles par l’Association flamande des relations internationales (VIRA), sur le thème« Démocratie en RDC : quel avenir ? ».

« Il y a un avenir pour la démocratie en République démocratique du Congo. Mais cet avenir est à penser comme un « à venir », une marche dont on connait le point de départ, on s’efforce de construire le parcours et avec foi et détermination, on désire l’aboutissement », a déclaré le professeur  Christian Ndongala Nkuku.

La démocratie, perçue comme forme de gouvernement dont la souveraineté émane du peuple, implique le respect des libertés publiques et rime avec élection (libre, transparente, équitable).

Pour expliquer son propos, le conférencier a décrit l’évolution historique de la démocratie en RDC, marquée par un double processus, discontinu de 1957 à 2002, et continu depuis cette période.

L’assistance

Durant la séquence discontinue, a expliqué l’ambassadeur Ndongala, la démocratie en RDC a été « largement et fortement menacée par des ruptures causées par des rébellions et des conflits divers. La démocratie en RDC apparaît comme un parcours en dents de scie : chaque avancée de la démocratie, est suivie d’une période d’instabilité ».

Les efforts démocratiques ont toujours été ralentis par des sécessions, des guerres, des rébellions, des manifestations violentes avec l’émergence d’un homme fort qui suspend la Constitution et réduit les libertés individuelles, change le nom du pays, sa monnaie, propose sa vision comme moyen de fonctionnement de l’Etat.

« On a ainsi l’émergence de la loi du plus fort plutôt que de la force de la loi », a fait remarquer le conférencier.

Parcours continu

Ce parcours commence avec la signature de l’accord global et inclusif de Sun City, en décembre 2002. Ce cycle commence par des négociations vers une paix durable en vue de la restauration de la démocratie.

A partir des élections de 2006, on n’assiste plus à des cycles de démocratie et conflits mais des élections avec des limites (protestations, contestations des résultats, manifestations irrégularités).

Pour le diplomate congolais, la continuité du processus démocratique dépend de la fin définitive de la guerre menée par le Rwanda contre la RDC. « Nous voulons réellement continuer notre marche démocratique et consolider nos acquis. La guerre actuelle dans l’Est de mon pays, est signe avant-coureur qui doit nous mobiliser tous, congolais et nos partenaires internationaux », a-t-il souligné.

« Monsieur Kagame est un bandit »

Au cours des échanges avec l’assistance, les questions ont tourné autour de la corruption et de la guerre dans l’Est de la RDC. M. Mark Eyskens, ancien ministre belge des Affaires étrangères, a déclaré que l’on peut considérer la démocratie comme un échec si elle ne peut pas, à moyen terme, résoudre les problèmes socio-économiques des populations.

Parlant de l’instabilité dans l’Est de la RDC, M. Willy Claes, lui aussi ancien ministre des Affaires étrangères et ancien secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a dit que « Monsieur Kagame est un bandit », en lui imputant la responsabilité du génocide de 1994 au Rwanda la guerre au Congo. Il a saisi l’occasion pour appeler la communauté internationale et les pays anglo-saxons à cesser de soutenir cet homme.

L’ambassadeur Christian Ndongala saisi l’occasion pour dénoncer l’accord signé entre l’Union européenne et Kigali sur les minerais stratégiques. Concernant la guerre d’agression du Rwanda contre la RDC, il a demandé à l’UE de passer de la simple dénonciation à la prise des sanctions contre Kigali (visas, blocage des comptes, etc.).

Pour sa part, M. Johan Swinnen, président de VIRA et ancien ambassadeur de la Belgique à Kinshasa, tout en relevant les « difficultés de cheminement » de la démocratie en RDC, a insisté sur le fait que « la confiance en l’avenir de la RDC reste intacte en Belgique ». ACP/

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