Kinshasa, 22 février 2025 (ACP).- 700 membres des comités locaux de sécurité des 24 communes de la ville de Kinshasa et les chefs des quartiers ont été formés à la gouvernance sécuritaire afin de renforcer l’autorité de l’Etat, au cours d’une formation de quatre jours clôturée vendredi à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
« L’objectif était de les outiller en matière de gouvernance sécuritaire pour qu’ils soient à même de contribuer à consolider et à renforcer l’autorité de l’Etat. Nous avons la ferme conviction que les objectifs de l’atelier ont été atteints parce que c’est un atelier de partage d’information et d’expérience », a déclaré l’inspecteur principal de la Territoriale Didier Mulolo, un des formateurs.
Ce directeur chef de service « Étude et planification » à l’inspection générale de la Territoriale a fait savoir que la méthodologie utilisée durant la formation était le partage d’informations contenues dans le décret portant création, organisation et fonctionnement des comités provinciaux locaux de sécurité, mais aussi des arrêtés portant mesures d’application signés par le vice-Premier ministre de l’Intérieur et sécurité.
Après avoir partagé ces informations, les participants ont eu à partager leurs expériences dans la gouvernance sécuritaire.
Au cours de ces travaux, a précisé le formateur, six thématiques principales ont été développés, notamment les principales innovations du décret et de ses mesures d’application, l’organisation et le fonctionnement du comité de sécurité suivant le décret, les modalités pratiques d’organisation des réunions de sécurité, ainsi que les missions du comité de sécurité et l’analyse des menaces sécuritaires.
La gouvernance sécuritaire, une affaire de tous
Par ailleurs, Caferio Kabongo, bourgmestre de la commune de Makala, un des participants, a précisé qu’au cours de cette formation, il a été martelé que la gouvernance sécuritaire implique tout le monde, y compris le commun de la population, parce que celle-ci est coproductrice de la sécurité dans son milieu de vie.
« C’est question de faire comprendre aux administrés qu’ils ont un rôle très important à jouer dans le cadre de la relation de synergie et d’interdépendance avec l’autorité. C’est alors que nous pourrons, surtout en cette période difficile que traverse notre pays, voir que chaque personne à un rôle à jouer, bref la sécurité c’est mon affaire, c’est ton affaire, c’est l’affaire de tous », a-t-il martelé.
De son côté, Norbert Mutshiga, bourgmestre de la commune de Lingwala, a salué l’initiative qui, pour lui, est un investissement durable. Selon lui, chacun a retrouvé son compte en tant que bourgmestre, chef de quartier ou autre, donc une valeur ajoutée dans tout ce qu’ils possèdent déjà comme matière.
« Nous venons d’apprendre cette matière, et il y aura bien sûr un changement. Désormais, nous sommes outillés et savons sur quel bouton appuyer pour assurer la sécurité de nos communes respectives, de nos quartiers et de nos rues. Après cette formation, il y aura des réunions qui seront organisées régulièrement dans les différents quartiers et rues. Maintenant que nous avons des outils de travail, et compte tenu du contexte actuel où notre pays est agressé par nos voisins, comme nous avons de la matière, on saura quel message transmettre à nos populations », a expliqué ce chef de municipalité.
Pour Marie-Louise Anando, cheffe du quartier « Wenze » dans la commune de Kintambo, cette formation est importante d’autant plus que les bases sont sensibilisées à cette question de la sécurité.
« Nous remercions le vice-Premier ministre de l’Intérieur et sécurité pour cette organisation en notre faveur. Vous remarquerez qu’il a commencé par la base afin de nous permettre d’apprendre comment nous devons nous comporter et nous occuper de nos terres. J’ai beaucoup appris sur le développement de nos terres, il nous faut un comité, nous devons nous former, acquérir des connaissances et savoir comment organiser des réunions régulières afin de contribuer à la sécurisation de nos terres », a-t-elle indiqué.
Cette formation de quatre jours a été lancée mardi en prélude du lancement officiel, le 25 février à Kinshasa, de la vulgarisation des textes légaux sur la création, l’organisation, et le fonctionnement des comités provinciaux et locaux de sécurité, avec comme thème : « Gouvernance sécuritaire », sous le Haut patronage du Chef de l’Etat. La formation va s’étendre sur l’ensemble du territoire national. ACP/UKB