Bruxelles, 26 octobre 2023 (ACP) – Le rôle de la diaspora dans le développement de son pays d’origine a été abordé, jeudi, par l’ambassadeur de la République démocratique du Congo (RDC) au Benelux, dans son intervention au cours d’une conférence-débat organisée par l’Inspection générale des Finances (IGF) à Bruxelles.
« La diaspora peut être une chance pour le développement lorsque, à l’évidence, elle est orientée vers la création des valeurs », a déclaré l’ambassadeur Christian Ndongala Nkuku, intervenant dans la conférence-débat sur la bonne gouvernance.
En RDC, comme ailleurs, a-t-il poursuivi, le phénomène migratoire augmente et s’accompagne « d’évolutions technologiques et infrastructurelles pouvant faciliter les transferts financiers et non financiers, ainsi que la circulation des connaissances et des compétences ».
L’ambassadeur de la RDC au Benelux a aussi relevé le fait que l’intégration des personnes issues de l’immigration est aujourd’hui devenue un enjeu majeur de politique intérieure dans de nombreux Etats européens et que les associations de la diaspora sont essentiellement considérées en tant qu’interfaces du processus d’inclusion dans les pays d’accueil.
« La force des mouvements associatifs réside dans leur capacité de pénétration à la fois des structures des pays de résidence sans affaiblissement des liens avec les pays de provenance », a fait observer le Prof. Christian Ndongala, en reconnaissant que la diaspora congolaise contribue activement au développement socioéconomique de son pays d’origine dans des domaines tels que la santé, l’éducation, le développement rural, les infrastructures et la création de petites et moyennes entreprises.
« L’expérience et l’expertise accumulées constituent également un autre atout. En effet un bon nombre de Congolais de la diaspora ont eu l’opportunité de se former, de développer des compétences et de côtoyer le monde industriel et d’avoir un certain sens de l’organisation du monde du travail et des instances internationales », a-t-il ajouté.
Après avoir rappelé le rôle qu’a joué la diaspora haïtienne au Congo, en 1960, dans le secteur de l’enseignement, le conférencier a rappelé que, pour faire face à la crise dans les institutions d’enseignement supérieur et universitaire en RDC, le Conseil d’administration des universités du Congo avait initié une vaste opération de recrutement des cadres de la diaspora congolaise disposés à assurer des enseignements dans les universités du Congo tout en gardant leurs activités professionnelles dans les pays d’accueil.
« Plusieurs centaines de membres de la diaspora congolaise ont répondu positivement à l’appel de la Chancellerie des universités, en 2012 », a-t-il également fait savoir, relevant que sans un meilleur soutien de la part des pouvoirs publics, les acteurs associatifs ne pourront pas être en mesure de remplir leur rôle potentiel en tant que partenaires dans l’articulation et l’implémentation de leurs activités et d’autres projets dont ils seraient porteurs.
Notion sur la bonne gouvernance
Mais avant d’aborder la question de la contribution des compatriotes vivant à l’étranger au développement de la RDC, ce diplomate est revenu que la notion de la bonne gouvernance.
« La bonne gouvernance est l’un des fondements du développement économique. On entend par gouvernance économique l’ensemble du système d’institutions, des procédures et des réglementations qui forment le cadre de l’activité économique », a expliqué le Prof Christian Ndongala Nkuku, exprimant à cette occasion dans la salle Eugène Dupréel de l’ULB, devant un auditoire composé des personnalités de la société civile, du monde académique et de nombreux autres acteurs de première ligne face à la problématique de la bonne gouvernance.
Il a, en outre, indiqué que la bonne gouvernance économique comprend, entre autres, les principes de transparence, de responsabilité, de non-discrimination, d’efficience, de participation et d’Etat de droit.
Ces principes, a-t-il souligné, sont importants, non seulement pour le secteur public, mais aussi pour l’économie privée. Car, a-t-il expliqué, l’économie gagne en stabilité, les conditions-cadres sont plus prévisibles, les institutions sont renforcées et leur contribution positive envers la société est mieux reconnue, tandis que la lutte contre la corruption voit ses chances s’améliorer.
« Une bonne gouvernance économique est donc un élément essentiel pour lutter contre la pauvreté. Elle favorise l’investissement et crée ainsi des emplois. La gouvernance économique concerne également le climat des affaires et elle vise à garantir que les entreprises assument leur responsabilité sociale et respectent les normes en matière d’environnement et de travail », a précisé le Prof Ndongala.
Les avancées de la lutte pour l’instauration de la bonne gouvernance
Pour sa part, en organisant cette conférence sur « les avancées de la lutte pour l’instauration de la bonne gouvernance publique en RDC », l’IGF de la RDC entend mettre en lumière les efforts qu’elle mène dans la lutte contre la corruption, l’implémentation de la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques.
Il faut souligner que la bonne gouvernance et le rôle de la diaspora dans le développement du pays d’origine ont été les deux thèmes abordés par l’ambassadeur de la RDC au cours de cette conférence-débat de deux jours, soit du 26 au 27 octobre 2023, organisée à Bruxelles, en Belgique par l’IGF en partenariat avec l’Université libre de Bruxelles (ULB).
ACP/KKP