Kinshasa, 11 décembre 2024 (ACP).- Le sénateur Célestin Vunabandi Kanyamihigo a recommandé, mardi, au Vice-premier ministre, ministre du Plan et de la Coordination de l’aide au développement d’accorder un caractère légal et obligatoire au plan de développement de la République démocratique du Congo (RDC), lors d’une plénière au Sénat.
« Il faut accorder un caractère légal et obligatoire au Plan de développement de la République démocratique du Congo pour qu’il soit opposable à tous. Le VPM doit donc prendre l’initiative de proposer, en toute urgence, un projet de loi à ce sujet pour prendre en compte les besoins de la population à la base », a recommandé l’auteur de l’initiative de contrôle parlementaire, dans sa conclusion à la question orale avec débat adressée à Guylain Nyembo Mbwizya, VPM au Plan.
Selon lui, cette légalité sera le seul gage pour la matérialisation effective de la vision du Chef de l’Etat, notamment dans le cadre du Projet de développement local de 145 Territoires.
Par ailleurs, le sénateur Célestin Vunabandi a enjoint le VPM Nyembo de relancer le projet de recensement général de la population et de l’habitat et aussi de s’engager désormais à réaliser des recensements scientifiques à des périodes régulières cela, a-t-il précisé, indépendamment de l’identification de la population qui est un exercice quotidien de routine relevant du ministère de l’Intérieur Il a en outre appelé le Vice-premier ministre au Plan à proposer un projet de loi statistique et d’accorder une attention particulière à l’Institut national de la statistique, en le dotant de moyens suffisants pour son action afin de permettre au pays de disposer d’un outil statistique fiable pour la planification du développement.
L’auteur de la question orale a notamment invité l’exécutif national à accorder au ministère en charge du Plan une place centrale dans le processus de budgétisation, de gestion et de suivi de tous les investissements publics afin de s’assurer que ceux-ci s’alignent au Plan de développement.
Et enfin, il a préconisé la mise en place d’un programme d’investissement public élaboré sur base d’un plan de développement crédible et contraignant, assis sur les études de préfaisabilité sérieuse. Car, à l’en croire, ce qui existe aujourd’hui au ministère du Plan n’est en réalité qu’un ‘’chapelet d’intentions’’.
Toutes ces différentes recommandations formulées, a-t-il soutenu, ont pour finalité de permettre au pays de disposer d’une trajectoire de développement normal.
Célestin Vunabandi a conclu en proposant à l’assemblée plénière et au bureau, l’organisation d’une enquête parlementaire sur l’état des lieux du processus de recensement général de la population et de l’habitat dont la réalisation, d’après lui, semble patauger depuis plusieurs années.
Les outils programmatiques proposés par le ministère du Plan sont peu fiables et qu’en plus ces outils sont souvent ignorés par le gouvernement central, a-t-il indiqué.
Le sénateur Célestin Vunabandi avait interpellé le Vice- premier ministre chargé du Plan et de la coordination de l’aide au développement pour obtenir la lumière sur l’état actuel du processus de planification dans le pays, en vue de s’enquérir du niveau réel des avancées et des défis rencontrés dans ce domaine stratégique pour le développement.
Auparavant, le VPM en charge du Plan, Guylain Nyembo s’était étendu principalement sur la problématique du recensement scientifique de la population afin de doter le pays des données statistiques fiables sur la démographie. Il a épinglé la question de l’évaluation de la mise en oeuvre du Programme de Développement Local de 145 territoires (PDL 145T) dont le taux d’exécution sur l’ensemble du pays est de 32%. Guylain Nyembo a, pour ce faire, annoncé la tenue, au premier trimestre 2025, de la toute première revue à mi-parcours pour évaluer ce gigantesque programme porté par le Chef de l’État.
Plusieurs autres éléments des réponses ont été passés au peigne fin, notamment celles liées au Plan National Stratégique de Développement (PNSD), à l’atteinte par la RDC des objectifs du développement durable (ODD) à l’horizon 2030, et au partenariat en rapport avec l’aide au développement.
Le Président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde a, quant à lui, invité la Commission de suivi et évaluation à veiller sur l’application des recommandations formulées par l’auteur de la question orale. ACP/