Kinshasa, 20 février 2025 (ACP).- Un plaidoyer pour la cessation de l’offensive militaire du M23 appuyée par l’armée rwandaise dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) qui constitue une menace pour la région des Grands lacs, a été mené mercredi à la troisième réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies.
« L’offensive du M23 menace un embrasement régional, et est une violation des engagements de l’UA en matière de cessez-le-feu », a fustigé le représentant de la Chine. « La prise de Goma et de Bukavu révèle une menace pour la sous-région des Grands Lacs », a également soutenu le représentant de la Guyane, estimant que le Conseil de sécurité ne doit pas rester passif à la situation dans l’est de la RDC.
Ces pays, soucieux du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, ont exigé au même titre que les autres pays participants, le retrait de l’armée rwandaise et de ses supplétifs du M23 du territoire congolais.
« Nous condamnons fermement l’occupation de Goma et de Bukavu par le M23, et exigeons leur retrait du territoire congolais sans délai », a fait savoir le représentant du Pakistan.
Le Conseil a aussi recommandé aux différentes parties en conflit de privilégier la voie diplomatique pour résoudre la crise, à travers le retour à la table des discussions, c’est-à-dire les processus de Luanda et de Nairobi, le couloir humanitaire et le renforcement de la sécurité des Casques bleus.
Par ailleurs, tous les pays participants ont condamné avec force les actes de violences perpétrées par le M23, appuyé par l’armée rwandaise, notamment les exécutions sommaires d’enfants, les bombardements des sites de réfugiés ou encore l’élimination des Casques bleus de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco).
C’est dans ce cadre que la majorité a exigé au M23 de faciliter l’ouverture sans délai d’un couloir humanitaire pour voler au secours des populations sinistrées, et le renforcement de la sécurité des Casques bleus dans ces zones de conflits où l’armée rwandaise poursuit, sans relâche, ses exactions sans le moindre respect du Droit international.
« Nous sommes préoccupés par le retrait de la Monusco par rapport à la résolution de la crise humanitaire dans les zones en conflit. La Monusco doit avoir un plein accès dans les villes occupées pour sécuriser les populations civiles et les opérations d’assistance humanitaire », a insisté de son côté le représentant de la Grèce.
« Les USA condamnent la prise de l’aéroport de Kavumu, les villes de Bukavu et de Goma, ainsi que l’exécution sommaire des enfants et autres violences. (Nous) exigeons au M23 de cesser son offensive, d’ouvrir l’aéroport de Goma pour l’assistance humanitaire », a quant à lui indiqué le représentant américain.
« Nous lançons un appel à tous les pays impliqués à l’apaisement. Nous rejetons toutes les violences qui portent atteinte à la sécurité des Casques bleus et des populations », a renchéri le représentant de la Grèce.
Lors de sa récente intervention à une conférence internationale sur la sécurité à Munich en Allemagne, le Président congolais Félix Tshisekedi avait alerté la communauté internationale sur le comportement belliqueux du Rwanda qui constitue également une menace pour les pays de la sous-région. Il avait aussi évoqué la nécessité du renforcement du Droit international qui semble aujourd’hui accuser de nombreuses faiblesses partant des réalités de guerres à travers le monde.
ACP/C.L.