Kinshasa, 22 janvier 2025 (ACP).- Le respect de la procédure prôné par la Première ministre Judith Suminwa pour protéger les intêrets des travailleurs de la République démocratique du Congo bénéficiaires d’un nouveau taux du Salaire interprofessionnel garanti (SMIG) est reconnu et accepté par toutes les parties concernées (Gouvernement, Syndicats et patronat), après une réunion mardi à la Primature.
« Le Gouvernement Suminwa, qui place les questions d’emploi et de pouvoir d’achat en tête de ses priorités, s’engage à revaloriser le SMIG, actuellement fixé à 7.075 francs congolais, qui devrait passer à 14 500 FC, soit le double, alors qu’il n’a pas été ajusté depuis six ans », lit-on dans un communiqué de la Primature.

Assumant son rôle de cheffe du gouvernement de la République, Mme Suminwa avait invité fermement le ministre du Travail à reporter sa décision de doubler le SMIG de 7.075 francs congolais à 14.500 francs congolais, puisque n’ayant pas respecté la procédure en la matière.
Ce rappel de la Première ministre a provoqué des réactions diverses, certaines allant jusqu’à alléguer que Mme Suminwa s’opposait au bien-être des fonctionnaires et agents de l’Etat. Il n’en était rien dans la mesure où, lorsque la forme n’est pas respectée, le fond court le risque d’être attaqué et faire tomber l’édifice.
Droite dans ses bottes, loin de toute posture populiste, Mme Judith Suminwa a tenu sa ligne par rapport au respect de la procédure dans ce dossier de l’actualisation du taux journalier du SMIG, six années après.
Le patronat congolais réuni au sein de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) a compris la démarche de la Cheffe du gouvernement, en s’alignant derrière cette voie de la sagesse du respect des procédures.
« Il y a un taux qui a été fixé, mais il n’était pas fixé selon les règles. Néanmoins, il y a un consensus sur les montants. Le CNT (Conseil national du travail) sera convoqué pour régulariser la procédure », a rassuré Robert Malumba, président de la FEC, qui sortait de la réunion avec la Première ministre.
Les syndicats, qui défendent les intêrets des agents et fonctionnaires de l’Etat, ont compris le bien-fondé de la démarche de la Première ministre Suminwa.
« Nous nous sommes entendus. Les 14.500 FC sont des acquis que personne ne remet en cause. Nous sommes tombés d’accord et nous demandons à nos camarades de s’apaiser, parce que nous avons gardé ce chiffre-là, qu’il faut maintenant formaliser par la procédure légale», a insisté Guy Kuku Gedila, président de l’intersyndicale nationale du Congo.
Cette déclaration du président de l’Intersyndicat marque un tournant dans la perception des travailleurs envers le Gouvernement en RDC dans la mesure où l’Exécutif s’engage à agir dans le respect des lois pour assurer la protection des intêrets des travailleurs.
Auparavant, le vice-Premier ministre en charge de l’Economie Daniel Mukoko Samba qui a sensibilisé les acteurs concernés sur les avantages du respect des procédures.
« Le respect de la procédure garantit la qualité de la mesure et du texte qui la porte. Ce qu’il faut éviter, c’est que demain, la mesure soit attaquée en justice », a expliqué ce professeur d’Economie respecté à cause de son sérieux.
« Ce besoin de rigueur et de transparence a été unanimement reconnu par les différents acteurs présents », a-t-on assuré à la Primature.
Mme Suminwa a pris le taureau par les cornes, en réunissant la partie Gouvernement, le syndicat et le patronat pour gérer la surchauffe provoquée par la décision de la Première ministre instruisant le report de l’application du taux actualisé du SMIG.
La Première ministre vient de démontrer que dans ce pays, il y a des dirigeants qui sont accrochés au respect des procédures, s’est rejoui un haut cadre de l’Administration interrogé par l’ACP.
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