Révision constitutionnelle : le retour à deux tours pour l’élection présidentielle préconisé

Kinshasa, 4 décembre 2024 (ACP).- Le retour à deux tours pour l’élection présidentielle en République démocratique du Congo a été préconisé par un professeur de droit congolais, lors d’une conférence organisée mercredi à l’Université de Kinshasa (Unikin) dans le sud de la capitale.

« Il est nécessaire de revenir aux deux tours de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo », a déclaré le professeur Grâce Muwawa, dans son intervention portant sur la révision ou le changement constitutionnel.

D’entrée de jeu, le constat que la Constitution du 18 février 2006, « produit de l’importation, une greffe qui n’a pas pris en compte les réalités congolaises », et donc qu’il en découle la nécessité de son amendement et de son amélioration, a été fait par le professeur Félicien Tshibangu Kalala.

L’affiche de la conférence-débat

Prenant la parole à son tour sur « l’impact économique et réforme constitutionnelle », le professeur Christian Kabange a rappelé le caractère foncièrement dynamique de toute constitution. « Une Constitution n’est jamais statique. Elle doit évoluer avec les mutations sociales dans plusieurs angles. La Constitution doit tenir compte des paramètres économiques », a-t-il dit lors de son intervention.

Intervenant enfin sur le thème « Révision de la Constitution et nécessité de rationaliser le fonctionnement de l’Etat et de moraliser la vie publique en République démocratique du Congo », le professeur Camille Ngoma a indiqué la nécessité de débattre « les 33 articles de la Constitution susceptibles de la révision constitutionnelle ; il s’agit notamment des articles 3,10,71,74,78,90,97,100,109,107,118,137,138,149,198,209 », a-t-il énuméré.

L’actualité politique en RDC est restée dominée, au cours de ces dernières semaines, par les débats sur la révision ou le changement de la Constitution, a rappelé l’orateur, sur fond de l’interprétation de certaines dispositions de la Loi mère, en particulier l’article 217, par des acteurs aussi bien du monde universitaire que de la classe politique.

« Au-delà du sens réel ou supposé donné à cette disposition, le cadre me paraît bien indiqué pour rappeler que la question de la révision ou du changement de la Constitution comporte à la fois une dimension juridique, politique et stratégique, qui ne peut être éludée dans une société démocratique, pour autant que, il faut le rappeler, notre Constitution prévoit elle-même la procédure de sa révision en son article 218 », a fait savoir le Pr Ngoma.

Le thème général de cette conférence-débat, qui avait pour intervenants les professeurs Félicien Tshibangu, Christian-lr Kabange, Grâce Muwawa et Camille Ngoma, était : « L’ordre constitutionnel face aux mutations de la société : du populisme au discours académique ». L’activité a eu lieu dans le cadre d’assises organisées par un groupe de recherche et d’analyse multidisciplinaire composé de professeurs s’intéressant à la question brûlante de la révision ou du changement de la Constitution en République démocratique du Congo.

ACP/C.L.

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