Révision constitutionnelle : l’Église protestante lance des consultations avant de se prononcer

Kinshasa, 08 décembre 2024 (ACP).- L’Église protestante de la République démocratique du Congo a prévu, dans un communiqué lu dimanche dans ses différentes paroisses de Kinshasa, d’organiser des consultations des couches sociales autour de questions d’actualité dans le pays, notamment celle de la Constitution congolaise du 18 février 2006.

« En vue de permettre à l’ECC de proposer des solutions idoines et consensuelles aux défis susmentionnés, le Président national se met à la disposition de toutes les couches sociales du pays, et annonce la tenue d’un Comité exécutif national de l’ECC (Église du Christ au Congo) dans les prochaines semaines », a-t-on lu.

L’Eglise protestante entend par la même occasion recueillir les avis des couches sociales sur l’évolution des discussions sur le processus de Luanda en Angola, en rapport avec la situation sécuritaire dans l’est du pays, a indiqué la source. 

Le Président de l’ECC qui inscrit l’organisation de ces consultations dans le cadre de l’exercice de sa mission prophétique et pastorale, a dit suivre avec « la plus grande attention l’évolution des discussions de l’accord de Luanda en rapport avec la situation sécuritaire dans l’est du pays et le débat dans l’opinion publique sur la Constitution du 18 février 2006 ».

D’où son appel à l’apaisement et à la sérénité envers l’ensemble des Congolais, et surtout à privilégier l’intérêt supérieur de la Nation dans la prise des positions. « Le Président national de l’ECC, le Rév. André Bokundoa, réitère son appel aux fils et filles du pays, à privilégier le cadre consensuel et apaisé pour toute initiative relevant de l’intérêt supérieur de la Nation », a poursuivi le document.

Plusieurs organisations politiques et socioprofessionnelles du pays ont déjà commencé à donner leur position quant au projet de révision ou de changement de la Constitution, depuis son annonce il y a un mois par le Chef de l’État Félix Tshisekedi.

Le dernier en date est l’opposant congolais et candidat malheureux à l’élection présidentielle de décembre 2023, Martin Fayulu, qui n’en voit pas une priorité et soupçonne l’actuel Chef de l’État de vouloir s’éterniser au pouvoir. A l’inverse, d’autres candidats Président malheureux soutiennent ce projet, à l’instar de Noël Tshiani qui estime que l’actuelle Constitution est « pleine d’impuretés, obstacles à la vie nationale ». 

Une association des personnes vivant avec handicap s’est également exprimé en faveur d’une révision constitutionnelle « en vue de renforcer leurs droits dans ce texte mère, utiles pour leur inclusion sociale ». 

Dans les milieux scientifiques congolais, un collectif d’experts en Droit constitutionnel, également attentif à l’évolution du débat sur ce sujet, a rassuré de sa disponibilité à apporter sa pierre à la construction de l’édifice, ou encore un regroupement de sociologues congolais qui a plaidé pour le retour de l’élection présidentielle à deux tours et la prise en compte des parements sociologiques au moment de la révision.

« Je compte léguer à la Nation et à mes successeurs, une Constitution qui met à l’aise, inspirée des réalités et expériences propres à la RDC », avait déclaré le Président Tshisekedi lors d’un meeting dans la province du Haut-Uélé (nord-est du pays). ACP/C.L.

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