Tabu Ley Rochereau : une source d’inspiration  pour les artistes en matière de chants féministes et patriotiques

(R. Mazanza, R. Sumbula, A. Kayumba, S. Ngoy, R. Nkabu)

Bruxelles/Kinshasa, 30 novembre 2020 (ACP).- Le chanteur-compositeur, feu Pascal Emmanuel Tabu Sinamoyi, dit  Tabu Ley Rochereau  constitue une source d’inspiration pour les artistes-musiciens, écrivains, poètes, en matière de composition et d’interprétation des chansons liées à la femme et à la patrie, ont déclaré certains mélomanes kinois à l’ACP, à l’occasion du 7ème anniversaire de sa disparition, survenue le 30 novembre 2013 à la Clinique Saint Luc de Bruxelles, en Belgique.  L’on retiendra que l’illustre disparu suivait, depuis quelques mois,  des soins dans un centre de validation à Bruxelles, à la suite d’un accident vasculaire cérébral qu’il a connu il y a quelques années.

Pour eux, Tabu Ley Rochereau représente toute une école, une grande source d’inspiration, en raison de la  qualité de ses fresques mélodieuses  telles que « Mazé », « Sarah », « Nzalé », « Hortense », « Congo Avenir » et plusieurs autres dans l’énormité des œuvres  de cet artiste qui a su lier dans ses romances lyrisme, vertu et instruction.

Pascal Emmanuel Sinamoyi (du nom du village de ses parents), est né à Sinamuey, territoire de Bagata en RDC, le 13 novembre 1940. De l’âge de 19 ans jusqu’à sa mort, Rochereau a marqué ses contemporains par l’art d’Orphée. La musique était sa vocation. Toute son identité en incarnait.

Après ses études à l’Ecole supérieure sociale de Kinshasa en 1959, il travaille au Fonds du bien-être indigène, puis devient secrétaire administratif à l’Athénée royal de Kalina (Gombe).

Compté parmi les pionniers de la musique congolaise moderne, Tabu Ley Rochereau fait ses débuts dans les chorales des écoles et de l’église. C’était presque l’unique voie d’initiation à la musique à cette époque, à l’orée des indépendances. Attiré par la musique, il intègre l’orchestre African Jazz de Joseph Kabasele, dit Grand Kallé.

Après l’African Jazz, il évoluera dans African Fiesta, avant de diriger son propre groupe musical Afrisa, devenu Afrisa International.

Certains de ses mélomanes qu’on compte généralement parmi ceux de la génération des années 1950 à 1980, affirment, que l’on enregistrait aucun raté dans tous ses chants. Pourtant, il en a composés et exécutés des milliers.

La particularité de ses chansons réside dans le fait qu’elles sont accompagnées par des arrangements musicaux très soignés. C’est ainsi que souvent, dès leur sortie, on s’empresse de les écouter langoureusement pour apprécier autant la musique que le message qu’elles transmettent, avant de les adopter et danser sur leur rythme.

 Perfectionniste et super talentueux

 Perfectionniste et super talentueux, l’artiste est de la fibre des génies à l’exemple de Bob Marley, Michael Jackson, Elvis Presley, Julio Iglesias. Au cours de sa carrière, l’artiste a évolué aux côtés d’autres éminents musiciens comme Grand Kallé qui l’a révélé au grand public, l’arrachant de l’Administration publique pour se consacrer entièrement à la musique, contrairement à beaucoup de jeunes qui se lancent aujourd’hui dans cette activité par manque de débouchés professionnels ou pour substituer à l’échec scolaire.

En 1956, il prend part à une séance d’enregistrement avec le musicien Joseph Kabasele (Grand Kallé). C’est le déclic. Adieu la carrière de fonctionnaire. Place à la musique. Grand Kallé l’engage dans son groupe, l’African Jazz. Il compose ses premiers titres dont le célèbre « Kelya », Adios Tété et Bonbon sucré le font connaître du public.

En 1963, il forme avec le guitariste Nico Kasanda alias Dr Nico, le groupe African Fiesta qui plus tard se scinde en deux ailes : African Fiesta Le Peuple puis National (Rochereau) et African Fiesta Sukisa (Dr Nico).

Avec des tubes à succès comme Mokolo nakokufa, Molangi ya malasi, Zando ya malonga, Seli Kutu, Jolie Elie, Mon mari est capable, Mundi, Connaissance koyebana, Lily mwana ya quartier, etc. A l’instar de son mentor, Grand Kallé, Rochereau apporte, avec son orchestre l’African Fiesta National, pas mal d’innovations dans la rumba congolaise, en adoptant tout d’abord la batterie, à l’image de ce que l’on trouvait dans les groupes de pop ou de rythme ‘n’ blues. Il est le premier musicien africain à se produire à l’Olympia de Paris (1970).

Avec son orchestre l’Afrisa international, il s’impose comme une star de la rumba congolaise, devenant l’un de ses principaux ambassadeurs à travers le monde, grâce à des titres comme « Pitié » ou « Seli-Ja ».

Découvreur de talents, il a permis l’essor de nombreuses stars de la musique comme Mbilia Bel, Yondo Sisters, Faya Tess, etc.

Par ailleurs, il a réussi avec ses chansons quelques duos assez mémorables avec d’autres chanteurs qui l’accompagnaient. On peut citer des chansons comme « Permission » et « Rendez-vous chez là bas » avec Mujos, « Souza » et « Maguy » avec Sam Mangwana, « Ki makango mpe libala » et « Gipsy » avec Ndombe Pepe, Mbanda Monument, Ponce pilate avec Kiesse Diambu.

En 1988, il tente une carrière internationale, sans beaucoup de succès. Arrivé aux Etats-Unis en 1994, il reprend les études de philosophie politique sanctionnées par un graduat en 1996.

En désaccord avec le régime du Président Mobutu Sese Seko, Pascal Tabu prend ses distances et s’exile aux Etats Unis puis en Belgique, d’où il mène le combat contre la dictature de Mobutu. Il revient au Congo, en 1997, après la chute du régime Mobutu. À la tête du mouvement La Force du peuple, il participe alors à la vie politique du pays tout en poursuivant ses activités artistiques.

Carrière politique

Il se rapproche du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), et est nommé, le 16 novembre 2005, vice-gouverneur de la ville de Kinshasa, chargé des Questions politiques, administratives et socioculturelles. Elu député provincial dans la ville de Kinshasa en juillet 2006, il est nommé, le 18 décembre 2007, ministre provincial des Sports, de la culture, des arts et de la jeunesse.il sera ministre, député et en 2005, vice-gouverneur de la ville de Kinshasa.

En juillet 2008, peu de temps après avoir représenté la RDC (République Démocratique du Congo) au Festival mondial de musique organisé à Varadero, à Cuba, il est victime d’un accident vasculaire cérébral.

La méga star de la rumba congolaise tire sa révérence, à l’âge de 73 ans après avoir connu un accident cardiovasculaire (AVC).

Pascal Tabu Ley SinamoyiI a été décoré à Kinshasa, par le chancelier des Ordres nationaux, de deux médailles d’or dont l’une de mérite civique et l’autre des arts, sciences et lettres, en signe de récompense pour ses nombreuses œuvres artistiques qui ont valorisé la culture congolaise à travers le monde.

La ville de Kinshasa rend hommage à Tabu Ley

 Par ailleurs, la ville de Kinshasa en collaboration avec la famille biologique à feu artiste-musicien Pascal Tabu Ley Rochereau, a rendu hommage, lundi, à cette icône de la musique congolaise, à l’occasion du 7ème  anniversaire de sa disparition, selon un programme des festivités mis en place par l’Hôtel de ville.

Selon la source, le programme prévoit le jour même de l’anniversaire un recueillement à la nécropole « Entre ciel et terre », et du 3 au 10 décembre, une exposition des photos et la visite guidée au Musée national de la RDC (MNC/RDC).

Il prévoit également le 03 décembre une messe d’actions à la cathédrale Notre Dame de Lingwala  et un concert populaire au marché de la Liberté, le 04 décembre dans le district de la Tshangu avec la prestation de plusieurs  artistes, qui sera suivi le 05 du même mois, d’une soirée de gala dans la salle Showbuzz dans la commune de Gombe. ACP/Kayu/ODM/NKV/MNI

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