Goma, 24 septembre 2024 (ACP).- Les communications intercommunautaires pour le changement des comportements afin de combler les lacunes des connaissances, des mythes et attitudes négatives sur le cancer, sont les premières armes de lutte contre le cancer, a-t-on appris mardi à Goma (Est de la République démocratique du Congo), d’une Spécialiste.
« La communication pour le changement des comportements, la promotion de la lutte contre le cancer est le moyen efficace et moins onéreux de prévenir cette maladie et éviter ainsi d’énormes coûts au système de santé liés à la prise en charge et ainsi aggraver le lourd fardeau que le cancer peut apporter au système économique et social du pays, améliorer les connaissances, les attitudes et les pratiques de la société sur le cancer donne mieux les orientations et directives sur la prévention, la prise en charge et le contrôle du cancer », a déclaré dans un entretien à l’ACP, Dr Elisabeth Mishika, spécialiste en santé publique et présidente de la dynamique pour la santé de la femme et membre du collectif des femmes docteurs du Nord-Kivu.
Abordée en marge de la journée mondiale de la recherche contre le cancer commémorée le 24 septembre de chaque année, cette professionnelle de santé a ajouté que « la recherche sur le cancer étant indispensable dans sa lutte, tout doit être mis en œuvre pour agir à tous les niveaux car l’objectif de cette recherche est de développer des méthodes saines et efficaces pour prévenir, détecter, diagnostiquer, traiter et guérir ».
« Nous devons ainsi promouvoir, pour cela, de bonnes pratiques qui peuvent contribuer à lutter contre ce fléau c’est-à-dire ne pas fumer, modérer notre consommation d’alcool, avoir une alimentation saine et équilibrée, surveiller notre poids, avoir une activité physique régulière, une sexualité responsable, un allaitement maternel, mais surtout un dépistage précoce suivi d’une prise en charge à temps », a conseillé Dr Mishika.
A elle de recommander : « le cancer étant un problème de santé publique, la RDC doit être dotée des stratégies de prise en charge afin de mettre fin au manque de politique des stratégies des programmes efficaces. Notre pays ayant un taux de létalité élevé lié au dépistage tardif ou inexistant, la santé étant un droit fondamental de tout être humain, notre rêve est d’avoir une Nation où les cancers ne seront plus considérés comme des calamités et où tout congolais atteint de cancer pourra bénéficier d’un dépistage et diagnostique précoces suivi d’un traitement adéquat ».
Joint à ce sujet, le docteur Pathy Motema du centre national de lutte contre le cancer en RDC a, de son côté, loué les efforts que ne cessent de fournir le Chef de l’Etat pour la lutte contre le cancer.
À travers le ministère de la Santé publique, hygiène et préventions, le Centre national de lutte contre le cancer a lancé à Goma du 20 au 15 avril 2024 une mission de renforcement des capacités des prestataires des soins sur l’utilisation des médicaments anticancéreux et ainsi que sur le programme de couverture de santé universelle dans six provinces de la RDC. Ces provinces, en l’occurrence, le Haut-Katanga, Kongo central, Lualaba, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et la Tshopo.
En 2023, les hôpitaux du Nord-Kivu ont enregistré plus de 5.500 cas des personnes atteintes des cancers parfois obligées, par manque de structures de soins de santé appropriées, ont été obligées d’aller se faire soigner dans les pays limitrophes. ACP/C.L.