Goma, 08 septembre 2024 (ACP).- Les tronçons routiers en mauvais état constituent de plus en plus un casse-tête pour les usagers de certains axes comme Katoyi-Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo, s’est plaint un chauffeur de taxi-bus abordé ce dimanche par l’ACP.
« Précisément, à ce niveau communément appelé chez Semahore, sur l’axe Katoyi-Muthinga-Virunga où dans un profond nid-de-poule se transforme en un lac artificiel pendant la saison des pluies. Cette partie constitue un casse-tête notamment pour nous, chauffeurs, qui empruntent cette route« , a déclaré M. Donatien Wetemwami, chauffeur d’un bus taxi abordé en plein service dans la ville de Goma.
Cet usager de la route a révélé que les nids-de-poule fruits de la dégradation causée par les intempéries, rendent les trajets difficiles et dangereux, au point que, dit-il, « parfois, et surtout quand ce nid-de-poule est rempli des eaux de pluie, nous sommes obligés de faire des déviations dans les avenues du quartier avec beaucoup de risques de commettre des accidents, soit en heurtant des pierres ou en percutant des passants, car les avenues ne sont pas bien entretenues«
Et de déplorer que « la dégradation des routes n’a pas seulement un impact sur nos véhicules, mais elles créent également parfois des conflits avec nos employeurs, car nos recettes sont bien souvent en dessous du seuil à verser en fin des journées« , avant de révéler que » parfois certains d’entre nous chauffeurs perdent leur emploi prématurément comme ça« .
Le chauffeur Donatien Wetemwami, essayant de généraliser ces défis sur le transport en commun en général, a fait savoir que « les transports en commun en général, tels que les taxis-motos et les minibus, sont souvent surchargés et doivent naviguer dans ces conditions précaires, affectant la sécurité et la qualité de vie des passagers« .
Et d’ajouter, face à cette situation : « nous développons des stratégies pour s’adapter, mais l’impact sur le quotidien reste lourd entre autre, la perte de temps, l’augmentation du coût de transport, les risques accrus d’accidents et la frustration face aux réparations fréquentes des véhicules dues à la dégradation des routes« .
Naissance des initiatives locales
Cependant, des initiatives locales commencent à émerger pour améliorer cette situation. Des associations de citoyens, y compris les associations des chauffeurs, se mobilisent à travers les dénonciations sur les médias pour sensibiliser les autorités urbaines à l’urgence d’investir dans la maintenance et la remise à l’état des infrastructures routières construites il y a environ dix ans mais menacées de dégradation.
Certains projets pilotes, soutenus par des partenaires internationaux, visent à ainsi réhabiliter certaines routes clées, mais leur impact reste limité face à l’ampleur des besoins.
Ce reportage explore la réalité quotidienne des habitants de Goma sur tous ceux de sa partie Nord de la commune de Karisimbi, les défis auxquels ils sont confrontés. Les efforts communautaires sont nécessaires pour faire face à ces obstacles, et les perspectives d’amélioration dans ce domaine crucial pour le développement urbain.
Pour rappel, deux personnes sont mortes noyées dans un puit perdu qui servait à recueillir les eaux de pluie à la place dite Vision 2020, à l’entrée du village Buhene, dans le Nyiragongo voisin au quartier Majengo de la commune de Karisimbi-Goma. La deuxième personne morte tentait d’aller repêcher la première qui avait glissé avant que mort s’en suive dans ce puit perdu rempli des eaux de pluie. ACP/C.L.