Boma: l’organisation d’un système d’urgence vitale en RDC, une nécessité

Boma, 16 août 2024 (ACP).- L’organisation d’un système d’urgence vitale en République démocratique du Congo (RDC) a été considérée comme une nécessité  en vue de réduire tant soit peu le taux de mortalité, par un médecin à Boma, au Kongo Central (ouest du pays), dans un entretien.

«En marge de la journée du 1er août, dédiée à la commémoration de morts, nous avons conclu que beaucoup de ceux qui sont morts pouvaient encore bien être sauvés si le système d’urgence vitale était organisée. Chaque jour, beaucoup succombent de leurs blessures, d’autres de différentes maladies parce que la prise en charge est peut-être arrivée un peu en retard. Dans le but de réduire certaines mortalités évitables, nous avons estimé qu’il était nécessaire d’instaurer ce système d’urgence vitale en RDC», a indiqué lors d’un entretien à Boma, le Dr. Jean-Claude Kikwata, médecin,  qui a indiqué s’appuyer sur les réformes de la société française en matière des urgences vitales.

Il a fait savoir qu’à l’issue d’une enquête réalisée en 2023 sur 150 adultes dans la ville de Boma, face à une personne en situation d’urgence, 66,6% de la population sont disposées à filmer avant d’apporter secours et 0 ambulance médicale et équipée.

Dans une autre enquête réalisée la même année dans la même ville, sur 776 patients en situation d’urgence reçus à l’hôpital général de référence de Boma, 100% sont pris en charge par de médecins généralistes et 75% de ces malades sont des indigents, c’est-à-dire sans moyens et sans assurance santé et 13% décèdent.

Pour optimiser la prise en charge en cas d’urgence et instaurer un véritable système d’urgence vitale au pays, Dr. Kikwata a recommandé au ministère de la santé publique l’organisation d’un atelier de réflexion avec toutes les parties prenantes sur la situation.

«Mais en attendant, l’État congolais doit sensibiliser la population sur le secours aux personnes en situation de détresse en lieu et place de les filmer. Il doit également subventionner les hôpitaux pour la prise en charge des personnes sans moyens et il doit promouvoir le système de spécialisation professionnelle clinique afin d’élever le plateau technique du personnel médical pour la prise en charge de cas d’urgence», a-t-il précisé.

Le système d’urgence vitale consiste à mettre en place une agence de régulation des appels pour l’orientation des urgences, le personnel urgentiste, des ambulances médicalisées et équipées, des salles d’accueil des urgences vitales, des lois garantissant les intérêts des uns et des autres sans oublier la spécification des structures médicales, a-t-il explicité.

ACP/ODM

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