RDC : nécessité d’investir sur les sages-femmes pour réduire la mortalité maternelle et néonatale

Kinshasa, 07 mai 2024 (ACP).- La nécessité d’investir sur les sages-femmes pour réduire la mortalité maternelle et néonatale en République démocratique du Congo (RDC) a été évoquée mardi à Kinshasa, au cours d’un entretien.

« Aucune femme ne devrait mourir en donnant la vie et aucun enfant ne devrait  mourir en venant au monde.  C’est pourquoi on doit investir sur les sages-femmes parce qu’elles sont capables d’identifier attend les complications et se référer au gynécologue. C’est pourquoi il est capital d’investir sur les sages-femmes pour la réduction de mortalité maternelle et néonatal », a déclaré Aline Mulunda, conseillère sages-femmes au Fonds des nations-unies pour population(UNFPA).

« La RDC dénombre 16.000 sages-femmes formées depuis 1973 jusqu’à ce jour. Il y a un manque de sages-femmes selon la ration exigée par de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui  stipule 6 sages-femmes pour 1.000 naissances mais pour le cas d’espèces, la RDC est à une sage-femme pour 1.000 naissances. Ceci nécessite de multiplier les stratégies afin de répondre à cette exigences de l’OMS », a –t-elle ajouté.

Mme Mulunda a fait savoir qu’au regard du nombre de sages-femmes qui sont dans des maternités, ces professionnels de santé sont surchargés par le travail, ajoutant que le gouvernement et ses partenaires travaillent pour pouvoir leur alléger le travail et améliorer leur prestation.  

« Le métier de sages-femmes évolue bien, beaucoup de progrès ont été réalisés notamment dans les trois principaux piliers de la profession à savoir la formation, la réglementation et l’association », a-t-elle dit.

Cette conseillère a noté qu’en ce qui concerne la formation, la RDC dans son système compte une option spécialisée en sages-femmes et actuellement, on dénombre 112 Instituts supérieurs médicaux qui forment des sages-femmes.

La profession des sages-femmes est réglementée au niveau national et  reconnue comme un métier autonome. Elle a été approuvée en 2023 par une ordonnance promulguée par le Chef de l’Etat et compte aussi une association.

La réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle et néonatale est un défi majeur à relever, avec le concours des  sages-femmes comme prestataires d’avant-garde, pour permettre à la RDC d’atteindre l’Objectif du développement durable (ODD 3.1), qui est celui de réduire le décès maternel à 70 pour 100.000 naissances vivantes et le décès néonatal à 12 pour 1000 naissances vivantes d’ici 2030« ,

Quelques défis liés à la gratuité de la maternité

Par ailleurs, la conseillère sages-femmes à l’UNFPA a signalé que depuis le lancement du programme de Couverture santé universelle (CSU) dans son volet de la gratuité de la maternité et des soins du nouveau-né en RDC, quelques avancées ont été enregistrées mais il y a aussi des défis à relever.

« Comme première expérience, ce programme a aussi des défis à relever  notamment l’augmentation de nombre de sages-femmes, leur rémunération et la formation continue de ces professionnels de santé pour offrir les soins de qualité. C’est pourquoi l’UNFPA accompagne le gouvernement pour une amélioration de cette gratuité de la maternité ciblant 315 hôpitaux », a-t-elle précisé.

L’UNFPA accompagne également le gouvernement dans la répartition de fistule et la planification familiale et appui l’enseignement secondaire et supérieur dans l’amélioration de qualité de la formation de sages-femmes.

Il a aussi mis en place une stratégie de programme de reconversion c’est-à-dire, les  gradués en sages-femmes et les infirmiers qui prestent dans des maternités en sages-femmes. Ceci a permis à augmenter leur nombre en suivant une formation de 18 mois à l’Institut superieur des techniques médicales (ISTM).

La RDC connaît un taux élevé de la mortalité maternelle, environ 70 femmes meurent par jour, soit 3 et 4 par heure, en donnant naissance au pays. Ces chiffres alarmants sont donnés par le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention.

ACP/Kayu

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