Kinshasa, 4 décembre 2024 (ACP).- 20 femmes juristes de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), ont été formées mercredi au cours d’un atelier, sur les techniques de monitoring des droits à la santé sexuelle et reproductive en lien avec le Protocole de Maputo.
« Cette session vise à les capaciter en vue de la mise en œuvre d’un processus de monitoring en lien avec les droits sexuels et reproductifs, spécialement le droit à l’avortement médicalisé consacré par l’article 14.2.c du Protocole de Maputo, auprès de quelques juridictions et offices de la ville de Kinshasa », a déclaré Me Pélagie Ebeka Mujangi, présidente de l’Association des femmes juristes du Congo (Afejuco).
Elle a indiqué que cette formation des formateurs va permettre à son organisation d’évaluer la mise en œuvre de la circulaire du président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), mais aussi de vulgariser cette thématique auprès des acteurs judiciaires. Pour l’Afejuco, cette session de formation de formateurs a pour objectifs de contribuer à la promotion du Protocole de Maputo et d’identifier cinq animatrices de son unité de monitoring, de collecte et d’analyse des données.
D’après Me Pélagie Ebeka, cette unité permanente de monitoring va collecter et analyser des données ainsi que sensibiliser les acteurs judiciaires au sein des juridictions et offices de Kinshasa, notamment dans deux cours et trois tribunaux, en vue d’une meilleure appropriation du Protocole de Maputo par les acteurs judiciaires.
L’avortement en RDC parmi les thématiques abordées
Plusieurs autres thématiques ont été abordées lors de ces travaux. Il s’agit, entre autres, de la problématique de l’avortement en RDC, de l’analyse du cadre juridique de la RDC en matière de santé sexuelle et reproductive, de l’identification des opportunités et des défis de la domestication du protocole de Maputo en RDC.
Par ailleurs, elle a fait savoir que, des précédentes études ont démontré que ni les dispositions du Protocole de Maputo relatives à l’accès à l’avortement médicalisé, ni la circulaire du président du CSM sur la conduite à tenir par les juridictions et offices, ne sont pris en considération par les instances judiciaires.
Cette session de formation s’est tenue à Kinshasa à l’immeuble de la Territoriale les 03 et 04 décembre avec l’appui de l’ONG internationale Marie Stopes International (MSI-RDC). L’Afejuco travaille sur les questions des droits à la santé sexuelle et reproductive depuis plusieurs années notamment dans la vulgarisation et la sensibilisation. La présente session de formation des formateurs de Kinshasa est précédée par celle de Mbanza-Ngungu au Kongo Central et une autre à Kikwit dans le Kwilu, note-t-on. ACP/