Butembo, 17 septembre 2024 (ACP).- Septante détenus sont décédés depuis janvier 2024 à ce jour, dans la prison urbaine de Butembo dite Kakwangura, au Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo(RDC), a appris l’ACP mardi de source pénitentiaire.
« La prison urbaine de Butembo dite Kakwangura a enregistré 70 décès depuis le début de l’année 2024 », a révélé, dans un point de presse, Augustin Nsinga Malago, directeur de cette prison, pour qui, ces détenus ont trouvé la mort soit en prison, soit à l’hôpital, suite aux mauvaises conditions carcérales. « La prison qui a la capacité de 200 détenus, héberge maintenant 1300 individus. Il n’y a pas d’oxygène. Même si vous leur donnez à manger trois fois par jour, même si on les soigne, il n’y a pas l’espace. Vous comprenez que c’est tout un problème. L’effectif d’aujourd’hui est de 1304 (…) », a déploré le directeur de la prison urbaine de Butembo.
Il a souligné que ces conditions sont liées au surpeuplement de locataires de cette prison qui dépasse même le nombre de sa capacité d’accueil de 200 personnes, indiquant que sur le 1304 détenus, seuls 156 ont été condamnés. Le directeur Malago a estimé également que cette situation est consécutive à la lenteur de la justice dans le traitement des dossiers des détenus, appelant le tribunal à accélérer le traitement des dossiers des détenus et que les magistrats debout de vérifier des cas bénins pour qu’ils soient vite relaxés.
Il a, à cette occasion, appelé les personnes de bonne volonté à soutenir les efforts du gouvernement, des églises et des autres bienfaiteurs en palliant aux différents besoins des locataires de cette maison carcérale. La prison urbaine de Butembo compte actuellement 1304 détenus dont 27 femmes avec sept nourrissons. Cette maison de correction n’échappe pas aussi à l’insécurité récurrente dans la région de Butembo-Beni, a-t-on appris.
En 2022, elle avait été la cible d’une attaque des ADF/MTM qui avait réussi à faire évader plusieurs détenus dont certains avaient été rattrapés pendant que d’autres courent toujours dans la nature jusqu’à aujourd’hui. ACP/