Kinshasa, 12 septembre 2024 (ACP).- Quatre détenues victimes de viol lors de la tentative d’évasion la nuit du 1er au 2 septembre 2024 à la prison centrale de Makala à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), ont été identifiées mercredi comme mineures d’âge par le tribunal de garnison de Kinshasa-Ngaliema siégeant en procédure de flagrance.
« C’est une situation déplorable pour nous défenseurs des droits de l’enfant. Vous constaterez avec nous, que nous avons listé et identifié sept enfants mineurs bel et bien établis. Mais pour le tribunal, il a reconnu que les quatre (4) enfants sur les sept (7) qui sont placés ici par le tribunal pour enfant. Ce que leurs minorités d’âge est établie. Mais les trois (3) autres n’étant pas classés par le tribunal pour enfant, pour le tribunal, nous devons apporter la preuve de leur minorité », a déclaré Me Jacob Tshituka, défenseur des détenues mineures.
Il a fait savoir que plusieurs mineures victimes de viol ont perdu leurs biens et non même plus le moyen de se faire représenter, ni personne pour les aider, avant d’appeler les ONG humanitaires et structures des défenses des droits de la femme à devenir les voix de leurs clients. « C’est une question et une demande que nous formulons à l’endroit des autorités du pays qu’ils puissent comprendre que ces dames doivent être dispensées pour les frais des consignations enfin que leurs droits soient aussi entendus par des juridictions », a soutenu Me Jacob Tshituka.
Lors de l’instruction, un des prévenus, Stallone Mingi Tusewo, a déclaré devant la cour n’avoir pas participé à ces exactions de viol avant que ses avocats ne plaident pour assistance à personne en danger. « Pour non-assistance en personne en danger, c’est une infraction monsieur le président du tribunal. Notre client, il n’a pas été cité comme violeur, car aucune victime ne l’a citée depuis le début de cette audience et les victimes l’ont dédouanée même.
Vous êtes sensés instruire à charge et à décharge. Là, nous constatons et, c’est depuis le début de cette audience que vous êtes en train de charger nos clients et nous voulons ne fût-ce qu’avoir deux cas des décharges dans cette audience », ont déclaré les avocats de ce prévenu. Ils ont poursuivi en disant que le ministère public ne peut pas arrêter quelqu’un par imagination, avant de souhaiter qu’il soit précis pour ce cas en reformulant les faits mis en charge de leur prévenu. Après cette étape d’instruction qui a permis au tribunal d’attendre les deux parties (prévenus et victimes), l’audience a été suspendue par la cour pour reprendre jeudi 12 septembre.
Rappel des faits
Un procès en flagrance a été ouvert jeudi passé à la prison centrale de Makala, où deux groupes de détenus impliqués dans les actes de barbarie perpétrés, lors de la tentative d’évasion des prisonniers lundi dernier, ont été identifiés devant le tribunal de garnison de Kinshasa-Ngaliema. Dans le premier groupe, il s’agit de quatre prévenus parmi lesquels deux militaires et un policier. Ils sont poursuivis pour incendie volontaire, viol, terrorisme, intimidation, sur cinq femmes détenues.
Dans le second lot, trente (30) détenus qui ont tenté de s’évader de ce centre pénitentiaire ont été auditionnés sur demande du ministère public qui retient à leur charge plusieurs chefs d’accusation, notamment destruction méchante, incendie volontaire, terrorisme. Treize (13) prisonnières violées lors de cette tentative d’évasion ont reconnu les visages de leurs agresseurs après leur identification, devant le Tribunal de garnison de Kinshasa-Ngaliema. ACP/