Kinshasa, 06 mai 2024 (ACP).- L’occupation de la base stratégique de Rwindi, fait perdre progressivement au Parc national des Virunga dans la province du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo), de sa biodiversité, a déclaré, lundi, un ancien commandant de corps, dans entretien avec l’ACP.
«La présence des terroristes du M23 dans les aires protégées, notamment au Parc national des Virunga, est grave et constitue une infraction. Cette situation fait perdre progressivement au parc le contrôle de sa biodiversité. Les zones protégées disposent des statuts de neutralité aussi bien en temps de paix qu’en temps de guerre», a déploré le général major Maurice Aguru Mamba, ancien commandant du Corps pour la protection des parcs nationaux et reseves naturelles apparentées (CorPPN).
Il a rappelé qu’il y a des conventions sur la protection des patrimoines naturels qui existent et qu’il va falloir qu’elles soient appliquées par la communauté internationale contre la rébellion non outillée sur les notions de conservation de la nature dans l’Est.
«La communauté internationale a l’obligation d’intervenir en cas de violation de ces zones, il y a des textes et des conventions qui existent et il faut les appliquer. Le parc des Virunga est déclaré comme patrimoine de l’UNESCO et site Ramsar en raison de son importance pour la faune et la flore», a déclaré le lieutenant-général Aguru.
Et de renchérir : « il faut traduire le M23 en justice. Ils commettent des dégâts et dommages dits irréversibles. Ils empêchent les personnels de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) de faire la surveillance. Nous demanderons aux autorités du pays de placer ces infractions dans le cadre de la diplomatie environnementale pour dénoncer les violation des écosystèmes protégés ».
Vers la fin du mois de mars 2024, des véhicules du Parc national des Virunga (PNVI) avaient fait des navettes sur la RN numéro 2 pour évacuer les écogardes de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) ainsi que leurs biens de Rwindi. L’insécurité dans la zone avait déjà limité le déplacement des équipes de surveillance depuis près de deux ans. Cette fois-ci, l’infiltration des rebelles était une goutte de trop.
Toutes les localités environnantes jusqu’à la pêcherie de Vitshumbi sur la côte du lac Edouard toujours dans le parc des Virunga sont contrôlées par la rébellion du M23, a fait savoir le lieutenant-général.
Il encourage les autorités politico-administratives et le directeur de l’Institut congolais pour la conservation de la nature de continuer avec le projet de la clôture électrique de PNVI afin d’assurer la protection du plus vieux parc (99 ans), patrimoine de l’UNESCO. ACP/C.L.
