Le 26ème anniversaire de la disparition d’Abeti Masikini vécu dans la méditation

Kinshasa, 29 septembre 2020 (ACP).- Le 26ème anniversaire de la disparition de la chanteuse Elisabeth Finant, connue sous le nom de scène d’« Abeti Masikini, la Tigresse aux griffes d’or », décédée le 28 septembre 1994 en région parisienne, a été vécue dans la méditation, en dehors des  extraits musicaux balancés sur quelques chaines de radio de la ville de Kinshasa, a constaté l’ACP.

Cette artiste congolaise de renommée internationale,  auteur-compositrice et patronne de l’orchestre « Les Redoutables », figure parmi la première  génération des musiciennes  avec une  carrière élogieuse marquée par la détermination de  faire vibrer les talents féminins sur la musicale zaïroise.

Au départ, peu de critiques musicaux et d’observateurs accordaient de la chance à cette jeune femme, forte et brune et plutôt bien lotie par la nature, comme nombre de ses congénères originaires de la province Orientale. D’autant plus qu’Abeti Masikini, c’était un accent vocal particulier et des œuvres chantées en swahili (tout au moins au début de sa carrière).

Selon certains témoignages de ses contemporains, la « Tigresse aux griffes d’or », un surnom qu’elle doit au chroniqueur de musique Mateta Kanda de la RTNC, a œuvré sans relâche pour dompter le difficile public de la capitale zaïroise. Elle a su imposer sa musique particulière, qui fut un peu trop en avance sur son temps et marqua indubitablement les esprits jusqu’au-delà des frontières nationales. Très tôt, elle adopta un style de musique très électrique, colorée de diverses tendances : rumba congolaise, blues, soul, folk, soukous, etc.

Née à Stanleyville (Kisangani), en province de Tshopo, le 9 novembre 1954, Elisabeth  Finant était fille de Jean-Pierre Finant (né en 1922),   premier président de l’Assemblée de la province Orientale, après l’accession du pays à l’Indépendance et de Marie Masikini, femme au foyer comme beaucoup de sa génération.

La jeune « Betty », ainsi qu’on la surnommait affectueusement à l’époque, se révèle néanmoins passionnée de musique. A la grande surprise de sa famille, plutôt bourgeoise, elle participera en 1971 à un concours de chanson organisé par l’artiste-musicien Gérard Madiata. Et se classe troisième. Et c’était parti pour une carrière qui ne s’arrêtera que 23 ans plus tard, lorsqu’elle succombe à une maladie.

Avec le concours de quelques proches, Abeti Masikini monte son groupe musical. Jean Abumba Masikini, son jeune frère, en fera partie en qualité de guitariste. Le groupe, appelé «Groupe Betty», se produit alors occasionnellement, dans de petits clubs de la capitale, généralement au centre-ville à la Gombe.

Vers la fin de cette année 1971, la chanteuse rencontre le manager togolais Gérard Akueson, producteur de la célèbre chanteuse Bella Bellow, à Kinshasa. Et sa carrière est lancée.

Abeti passera le restant de sa vie aux côtés de cet homme providentiel qui a cru en ses talents. Elle l’acceptera comme manager et comme époux de 1972 à 1994. Leur union fut officialisée à Paris en 1989. Abeti était mère de quatre enfants dont trois filles et un garçon : Yolande Masikikini, Gérard Badé Akueson, Germaine Masikini (fille adoptive) et Harmony Akueson.

Les premières œuvres discographiques d’Abeti Masikini sont éditées en 1973. On y reconnaît des titres comme « Mutoto wangu », « Bibile », « Aziza » « Miwela », « Safari » et « Papy yaka ».

En 1975, l’artiste largue sur le marché son second album intitulé « La voix du Zaïre, l’idole d’Afrique. » Cet opus contient des chansons comme « Likayabo »,  Yamba Yamba , «Kiliki Bamba», « Nalikupenda », « Ngoyaye Bella Bellow », etc.

Elle réalisera son troisième album l’année suivante à Paris qui contient le célèbre tube « Mwana muke wa Miss ».

Au chapitre des productions scéniques, Abeti Masikini s’est illustrée par des concerts de très haute facture artistique aussi bien dans son pays qu’à travers le monde. On se rappelle encore de ses productions du Ciné Palladium de Kinshasa (1972) ; de l’Olympia de Paris (1973, 1975 et 1986), du Carnegie Hall de New-York (1974) ; du Grand stade de Lomé (1975), du Théâtre Apollo de Harlem aux USA (1989) : des 17 galas en Chine Populaire (1989), avant sa dernière production scénique en 1992 en la salle LSC à Paris en France. ACP /Fng/Fmb/GGK

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