Kinshasa, 03 juillet 2023 (ACP).- Les aliments traditionnels et locaux sont des alternatifs crédibles pour un régime alimentaire sain, a déclaré le secrétaire technique du Centre national pour la promotion de l’agriculture familiale (CNPAF), lors d’un entretien lundi en marge de la clôture du festival alimentaire.
« Nous nous sommes engagés dans une approche de responsabilité pour sensibiliser la communauté paysanne ainsi que les consommateurs à la nécessité de consommer tout ce qui est produit localement, comme l’a indiqué la thématique de ce festival : ‘’Authenticité alimentaire, je mange congolais’’. Nous avons mobilisé les festivaliers à manger, à déguster, à consommer et à découvrir les différentes cuisines des aliments locaux et traditionnels », a déclaré, le Commissaire général festival des aliments Traditionnels et locaux (Festal) et secrétaire général du « CNPAF», Sylvain Ntumba.
« Des panels et autres études de fond que nous avons menés, ont attesté que les aliments traditionnels et locaux sont des alternatifs crédibles à tout ce qui est fortification (ndlr : adjonction de micronutriments essentiels appelés fortifiants) et bio fortification (ndlr : des variétés de plantes cultivées dans le but d’augmenter leur valeur nutritionnelle) », a indiqué l’orateur tout en restituant les différents panels qui ont accompagné le « FESTAL ».
Et d’ajouter : « Il y a nécessité d’être informé à ce sujet. Nous avons trois grands experts qui ont renseigné les festivaliers sur les bienfaits des aliments traditionnels et locaux. Le professeur Théophile Mbemba est revenu sur la problématique de la fortification et bio fortification. Aujourd’hui, il y a beaucoup de projets qui demandent qu’on améliore par exemple le manioc en ajoutant la vitamine A s’il y a une question de carences ».
Selon lui, les plantes sont attaquées par différents bestioles et bactéries. « Un professeur a proposé l’usage de certaines plantes locales pour lutter contre ces attaques. Il a prouvé aussi l’importance de combinaison entre les plantes de courges et de maïs, pour améliorer le rendement de ces derniers. C’était une nouveauté pour des producteurs agricoles. M. Mafolo a évoqué des aspects culturels de certains produits agricoles. Les festivaliers ont compris que si je mange un aliment local, j’affermis mon identité », a-t-il expliqué.
Une norme pour les restaurateurs par rapport aux mets congolais
Au cours de ce festival, plusieurs ouvrages ont été exposés entre autre le recueil « Recettes culinaires traditionnelles pour une alimentation équilibrée et saine », lequel a bénéficié de la collaboration du Pr Théophile Mbemba Fundu dans le cadre de la Campagne « Je mange africain – Authenticité alimentaire », qui résume les modes de préparation de plusieurs plats africains.
« La RDC c’est le pays de l’authenticité, nous pensons qu’avec le document que nous avons produit sur les recettes culinaires traditionnelles, doit faire l’objet d’une bonne sensibilisation et formation des restaurateurs», a renchéri Sylvain Ntumba, Secrétaire technique du CNPAF.
Dans les panels, il s’est dégagé aussi une idée de normes pour la préparation des plats congolais qui doivent être identique pour tous les restaurateurs. « Nous avons discuté avec l’Office congolaise de contrôle (OCC) pour voir comment arriver à la certification de mode de préparation des recettes congolaises », a indiqué cet expert dans le domaine alimentaire.
D’après le Pr Théophile Mbemba, la RDC a une potentielle diversité alimentaire énorme qui se trouve dans la flore, la faune sauvage, sans compter les ressources halieutiques. Des recherches qu’il a menées il y a quelques années, dans la province du Grand Bandundu, notamment à Kwilu, Kwango, et Maï-Ndombe ont révélé l’existence de 163 sorte de légumes feuilles, 39 tubercules, une soixantaine des champignons sans compter des insectes et des chenilles.ACP/ODM