La situation macroéconomique de la RDC en 2022 jugée favorable (un analyste congolais)

Kinshasa, 28 mai 2023 (ACP). – La situation macroéconomique de la République démocratique du Congo en 2022 et les perspectives 2023 ont été jugées favorables, a déclaré un économiste au cour d’un entretien avec l’ACP.

« La RDC a vu en 2022 sa notation souveraine améliorée par deux agences de notation globales (Moody’s de Caa1 perspective positive à B3 perspective stable et S&P de CCC+ perspective positive à B+ perspective stable). Le secteur minier avait déjà permis à la RDC de maintenir une croissance positive au plus fort de la crise Covid en 2020. Les prix historiquement élevés des matières premières exportées (cobalt et cuivre) ont largement favorisé ces dernières années les investissements dans le secteur et l’augmentation de la production, ce qui a permis, avec la fin des mesures de restrictions sanitaires liées à la Covid, de maintenir la croissance à un niveau élevé », a déclaré Mbo Webasi James Coco analyste économique.

Il a ajouté que le PIB a ainsi affiché une croissance de 8,5% en 2022 selon le FMI (après 6,2% en 2021) ; les prévisions initiales ayant été rehaussées et ce, malgré un environnement extérieur difficile avec les répercussions notamment de la guerre en Ukraine. L’inflation en hausse de 13,1% en montant annuel du fait de la forte hausse des prix des biens importés, de l’énergie et des transports sont restées limitée.

L’analyste a soutenu, à cet effet, qu’on peut dire aujourd’hui que la situation macroéconomique de la RDC de 2022 et les perspectives de 2023 sont favorable, mais qu’il y a une forte dépendance dans le secteur minier l’exposant aux différentes variations et qui ont un impact important sur les finances publiques et le modèle de croissance du pays, qui est encore trop peu diversifié.

Les performances fiscales en 2022, a-t-il relevé ont par ailleurs été meilleures que projetées. L’augmentation des dépenses liées à la situation sécuritaire et au remboursement d’arriérés internes a entrainé toutefois une détérioration du solde budgétaire global d’où les réserves de change se sont nettement améliorées pour atteindre plus de 4,5 milliards USD à fin 2022 contre 2,8 à fin 2021 malgré le creusement du déficit du compte courant en raison d’une forte croissance des importations et d’une dégradation des termes de l’échange.

Il a relevé, par ailleurs, que cette économie est dépendance du secteur minier qui l’expose aux cours internationaux des matières premières qui la fragilise en cas de la baisse des cours des matières premières comme c’était le cas en 2019.

Il a rappelé qu’en fin décembre 2022, le conseil d’administration du FMI a approuvé la 3ème revue du programme mis en place en RDC d’un montant total d’environ 1,52 Mds USD (Facilité Elargie de Crédit), les performances du programme adopté pour soutenir les réformes ayant été jugées globalement satisfaisantes.

« Selon sa dernière analyse de soutenabilité de la dette, le FMI considère par ailleurs que le risque d’endettement de la RDC reste modéré. Le niveau de la dette publique est à ce jour relativement faible en pourcentage du PIB (24,7% du PIB). Outre le FMI, la RDC bénéficie de l’appui de nombreux partenaires techniques et financiers (Banque mondiale, Banque africaine de développement, Union européenne, France, etc.) dans de nombreux domaines », a-t-il dit.

Cette dernière avait nécessité l’intervention d’urgence du Fonds monétaire international (FMI).

« La remontée rapide des prix des matières premières ces dernières années mettent aujourd’hui la RDC dans une situation meilleure et le programme FMI approuvé en 2021 pour soutenir les réformes des autorités se déroule de manière globalement satisfaisante », a ajouté Mbo Webasi James Coco.

L’émergence de facteurs contraignants

M. Mbo Webasi, a indiqué que, la croissance est projetée à un niveau qui demeure élevé en 2023 (8%) et la position extérieure de la RDC sort renforcée sur le court terme. Plusieurs facteurs contraignent cependant cette croissance à des risques baissiers, avec le conflit armé à l’Est, les incertitudes à l’approche d’élections, l’effet persistant de la poursuite de la guerre en Ukraine ou encore les chocs potentiels sur les termes de change.

« Dans ce contexte, le maintien de politiques macroéconomiques prudentes devrait contribuer selon le FMI à renforcer la résilience aux chocs externes. Des recettes supplémentaires permettraient de constituer des marges de manœuvre budgétaires, tandis que des prix à l’exportation plus favorables devraient aider à augmenter encore le niveau des réserves internationales », a-t-il souligné.

Il a soutenu que, le modèle de croissance de la RDC est encore trop peu diversifié et les efforts pour réduire la dépendance aux industries extractives sont pour l’heure limités dans leurs effets malgré les nouvelles priorités définies par les autorités congolaises à savoir : l’agriculture, zones économiques spéciales. Les niveaux d’investissement en RDC sont à ce titre en dessous des pays comparables en particulier d’Afrique Subsaharienne. 

« Selon le rapport PIMA (Public Investment Management Assessment) publié par le FMI en janvier 2023. L’amélioration du climat des affaires demeure par ailleurs essentielle pour mobiliser des investissements étrangers », a-t-il affirmé tout en relevant que la 4ème revue du programme FMI devrait être examinée en juin 2023. .  ACP/CL

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