New York, 17 mars (ACP).- L’éducation numérique est une nécessité en RDC pour donner à la femme la chance d’émerger avec succès et un moyen pour le pays d’atteindre les objectifs du développement durable a constaté mercredi, l’ACP, au cours de la 67ième session des Nations unies sur la condition de la femme.
« En République démocratique du Congo, les femmes représentent plus de 51% de la population; Cette réalité démontre que la femme congolaise est une force indispensable, et une partenaire privilégiée de (à côté de l’homme) dans le développement de du pays », a dit à cette occasion, la ministre provinciale honoraire du genre en RDC, Thérèse Olenga.
Mme Olenga, également membre de la société civile congolaise, a souligné que, les inégalités croissantes deviennent de plus en plus évidentes dans le cadre des compétences numériques et de l’accès aux technologies, étant donné que les femmes sont laissées pour de raison de cette fracture numérique entre les sexes.
« Selon le rapport de l’enquête de l’Institut national des statistiques congolais 1,2,3 de 2016 ; 29% des femmes contre 43,6% d’hommes possèdent le téléphone portable ; tandis que 6,4 % des femmes et 12,3% d’hommes utilisent l’ordinateur », a-t-elle fait savoir.
Sur le plan de l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), la RDC et bien d’autres pays africains accusent un retard dans la connectivité intérieure qui est très faible et ne présente pas la qualité attendue (la téléphonie mobile (53 %) et l’accès à l’internet (3 %), précise-t-elle.
« L’inclusion numérique est également une opportunité à l’intégration des femmes vivant en milieux ruraux pour accroitre leur accès aux infrastructures socioéconomiques de base et accélérer le progrès social du pays », a ajouté la ministre honoraire du genre, précisant que la nécessité des technologies inclusives et transformatrices est une éducation numérique cruciale pour un avenir durable.
La Constitution de la RDC du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour promeut le principe de la non-discrimination, notamment en matière d’éducation et de l’accès à l’information et à la communication, conformément à la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et à la déclaration et Programme d’action de Beijing de 1995.
« C’est dans ce cadre qu’il faut situer la politique en cours de la gratuité de l’enseignement de base mise en œuvre depuis 2019 qui a permis de ramener des milliers des filles à l’école, mettant ainsi fin à la discrimination filles-garçons à l’éducation de base », a rappelé Thérèse Olenga.
Pour faciliter l’accès des étudiants et chercheurs aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, la connexion internet gratuite a été instaurée dans toutes les universités de la RDC ; ce qui contribue à l’amélioration de la qualité des enseignements et constitue un apport majeur dans le cursus universitaire », a-t-elle conclu.
Le plan national du numérique horizon 2030, un levier important de l’économie
Par ailleurs, Mme Olenga a révélé que dans ses efforts de faire du numérique congolais un levier important de l’économie et de développement durable, le gouvernement de la République démocratique du Congo, a élaboré un plan national du numérique horizon 2030 ; un document de planification stratégique qui vise, entre autres, le renforcement des capacités dans le numérique et la lutte contre l’illectronisme, l’accroissement de la consommation utile des données numériques dans les ménages, les écoles, les universités, ainsi que dans les entreprises et les institutions (administrations publiques).
« Le plan d’action du numérique horizon 2030 vise également la mise en place des plateformes locales de commerce électronique (livres, musique, films, jeux, …), des activités ludiques en ligne (loisirs, gestion à distance des salles de spectacles, des billetteries et des compétitions), la messagerie nationale ’’cd’’ et des services interconnectés par IP multicanal (Voix, SMS, USSD) », a-t-elle exprimé, précisant que la mise en œuvre de ce plan ainsi que de toutes les autres initiatives sus- évoquées permettront à la RDC de réduire le fossé entre les utilisateurs des NTIC et ceux qui ne l’utilisent pas qui, selon le rapport de l’Union Internationale de télécommunication (UIT) de 2021, indique que 19% des femmes congolaises ont accès au numérique contre 31% d’hommes.
Elle a saisi l’occasion, pour appeler les femmes du monde, à soutenir le combat que mènent les femmes de la RDC, médiatrices de la paix, jusqu’à ce que les armes se taisent dans la partie orientale de la RDC, victime depuis des années, d’une agression faite par le mouvement rebelle du M23 sous couvert Rwanda. ACP/
