Mali: Le Président de la transition, Bah N’Daw a prêté serment

Kinshasa, 26 sept. 2020 (ACP).- L’officier à la retraite et Président de la transition du Mali, Bah N’Daw, ainsi que le nouveau vice-Président, le colonel Assimi Goïta, ont prêté serment vendredi 25 septembre, ont rapporté samedi les médias locaux, ajoutant que cette double investiture a eu lieu dans un contexte particulier, un peu plus d’un mois après le coup d’État, alors que la CEDEAO n’a pas encore levé les sanctions qui pèsent depuis sur le pays.

La cérémonie solennelle a débuté avec un peu de retard en raison de la présence d’un invité surprise : le Président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo qui était le seul chef d’État étranger à avoir fait le déplacement, alors que le Mali est toujours sous sanction de ses voisins.

Le médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan à Bamako depuis deux jours, était également présent, ainsi que plusieurs diplomates européens pour la prestation de serment. Cette investiture marque une étape importante puisqu’elle est censée ouvrir le début d’une transition qui doit durer dix-huit mois et aboutir, à terme, à de nouvelles élections.

Dans son réquisitoire, le procureur de la Cour suprême est revenu sur le parcours des deux hommes, avant d’insister sur l’ampleur des défis qui attendent les deux hommes au cours des dix-huit mois que doit durer la transition.

« Votre tâche est ardue, même très ardue… Vous êtes amenés à relever des défis énormes qu’un régime mettrait des années à relever », a-t-il déclaré, notamment la sécurité, l’éducation, l’apaisement du climat politique, et bien sûr, l’organisation d’élections crédibles et transparentes, censées être le point d’orgue de cette transition.

Le procureur a ensuite repris la parole après la prestation de serment pour faire une déclaration remarquée. Il s’est adressé directement au président pour le rappeler à sa responsabilité d’appliquer la justice, en plaidant pour la libération des anciens responsables arrêtés lors du coup d’État du mois d’août et toujours détenus depuis, parmi lesquels l’ancien Premier ministre Boubou Cissé. Il l’a indiqué en dehors de tout cadre légal, « s’il y a des choses à leur reprocher, a expliqué en substance le procureur, il faut que cela soit réglé devant un tribunal ».

Durant son discours, le Président Bah N’Daw a d’abord fait observer à la salle une minute de silence pour tous les hommes tombés au champ d’honneur pour « la libération du Mali ». Il a aussi salué la junte pour son esprit « patriotique » et de « discernement ».  Il a assuré que « les moyens de l’armée iront à l’armée ». Les chantiers sont nombreux, et il se veut modeste : « la transition ne peut pas tout faire », a-t-il souligné. Il a par ailleurs confirmé son intention d’organiser des élections transparentes, avant de s’engager à respecter les engagements pris par la CEDEAO ainsi que tous les textes internationaux signés par le Mali, y compris l’accord d’Alger.

Quant à ce qui concerne la levée des sanctions contre le Mali, la CEDEAO attend la nomination d’un Premier ministre civile, a martelé  dans sa conférence de presse Goodluck Jonathan, l’envoyé spécial de l’institution sous régionale,  qui a  également réclamé la version finale de la charte de transition qui visiblement ne prend pas en compte toutes les recommandations du dernier sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO à Accra, notamment en ce qui concerne les prérogatives du vice-président par rapport au président de la transition. ACP/Zng/Mpk

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