Kinshasa, 02 juillet 2024 (ACP).- Nonante pourcents des terres émergées de la planète sont susceptibles d’être dégradées d’ici 2050, avec des risques majeurs pour la biodiversité et la vie humaine, a appris, mardi, l’ACP d’un communiqué onusien.
« L’UNESCO alerte sur le fait que 90% des terres émergées de la planète pourraient être dégradées d’ici 2050, avec des risques majeurs pour la biodiversité et la vie humaine », a annoncé Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, tout en lançant un appel aux 194 Etats membres de l’Organisation pour qu’ils améliorent la protection et la réhabilitation des sols, dans un communiqué parvenu à l’ACP.
C’était lors d’une conférence internationale tenues à Agadir (Maroc).
Et d’ajouter : « Les sols jouent un rôle crucial dans le maintien de la vie sur Terre. Pourtant, ils sont encore bien souvent négligés ou mal gérés. L’UNESCO appelle la communauté internationale à en faire une priorité. Fort de soixante ans d’expérience en sciences des sols, notre Organisation va aider les Etats à faire progresser les connaissances et à former des professionnels pour que les mesures nécessaires puissent être prises. L’UNESCO engage aussi plusieurs actions pour combler le manque de connaissances scientifiques dans ce domaine ».
Selon la source, des sols en bonne santé sont essentiels au maintien des écosystèmes et de la biodiversité, à la régulation climatique, à la production alimentaire ou encore à la purification de l’eau.
Or, selon l’Atlas mondial de la désertification, 75% d’entre deux sont déjà dégradés, avec un impact direct sur 3,2 milliards d’individus. Et si la tendance actuelle persiste, ce taux atteindra 90% d’ici 2050.
Et le communiqué de poursuivre : « C’est dans ce contexte préoccupant que l’UNESCO et l’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA) du Royaume du Maroc ont organisé une conférence sur les sols, ce lundi 1er juillet à Agadir, qui a rassemblé des experts et des représentants de plus de 30 Etats membres de l’Organisation.
Les débats ont abouti à un plan d’actions autour de trois objectifs : améliorer la protection et la réhabilitation des sols, combler le manque de connaissances scientifiques, et renforcer l’engagement des jeunes et des communautés à travers l’éducation et des programmes de formation« .
Un indice de santé des sols et un programme pilote
L’UNESCO va accompagner ses Etats membres en établissant avec nos partenaires internationaux un « indice mondial de santé des sols », fait savoir la source.
Il s’agira d’une mesure standardisée pour évaluer et comparer la qualité des sols à travers différentes régions et écosystèmes. Elle permettra d’identifier les tendances de dégradation ou d’amélioration, les zones à risque et l’efficacité des pratiques de gestion.
En complément de cet indice, l’UNESCO va mettre en œuvre une initiative pilote d’évaluation et de gestion durable des sols et des paysages dans une dizaine de réserves de biosphère, avec le double enjeu de s’assurer de l’efficacité des différents modes de gestion durable mis en œuvre dans ces sites et de promouvoir les meilleures pratiques au sein de l’ensemble de notre réseau MAB.
Les gestionnaires de ces sites seront encouragés à développer des projets exemplaires de conservation des sols et de gestion des terres qui pourront ensuite être reproduits ailleurs.
Des formations leurs seront fournies, ainsi qu’aux membres des agences gouvernementales, des organisations de conservation et des communautés autochtones, afin de leur donner le maximum d’outils pour protéger cette ressource essentielle.
Enfin, cette initiative comportera un volet éducatif par lequel l’UNESCO sensibilisera et impliquera les jeunes générations.
Pour rappel, avec 194 États membres, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture contribue à la paix et à la sécurité promeut la coopération multilatérale dans les domaines de l’éducation, de la science, de la culture, de la communication et de l’information.
Elle coordonne un réseau de plus de 2000 sites inscrits au patrimoine mondial, de réserves de biosphère et de géoparcs mondiaux ; de plusieurs centaines de villes créatives, apprenantes, inclusives et durables; et de plus de 13 000 écoles associées, chaires universitaires, centres de formation et de recherche. Basée à Paris, l’Organisation dispose de bureaux dans 54 pays et emploie plus de 2 300 personnes. ACP/CL