Kinshasa 1er décembre 2023 (ACP).- Dans un discours à la COP28 Dubaï, le président français, Emmanuel Macron a appelé les pays du G7 (France, États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Italie, Canada) à mettre fin au charbon avant 2030 pour « montrer l’exemple » a-t-on appris vendredi de source diplomatique.
« Les pays émergents doivent sortir du charbon, et c’est le deuxième combat après celui que les pays les plus riches doivent mener« , a déclaré le président français.
« Mais les pays du G7 doivent montrer l’exemple et s’engager à mettre fin au charbon chez eux avant les autres, c’est-à-dire avant 2030« , a-t-il lancé, rappelant l’engagement de la France de fermer sa dernière centrale à charbon « d’ici 2027 ».
Le monde doit les réduire voire en sortir, propose une première version d’un projet d’accord qui va maintenant être débattu par les négociateurs.
La poursuite des investissements en faveur du charbon est « une vraie absurdité » au regard de l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique, et « donc nous devons engager un virage absolu » pour en sortir, a plaidé le président français à la tribune du grand sommet de l’ONU sur le climat.
« Le G7 a une responsabilité majeure. Tout comme la Chine, qui est désormais le deuxième pays émetteur historique et qui a donc changé en quelque sorte de statut« , a souligné le président français.
« On doit permettre aux émergents le rattrapage économique, c’est un élément de justice. Mais ce rattrapage ne doit pas se faire sur la base des énergies qui sont carbonées et en particulier du charbon« , a-t-il encore argué.
Car « les centrales existantes qui se concentrent largement en Asie aujourd’hui émettront à elles seules suffisamment de CO² pour que nous excédions la cible de 1,5°C », objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris, a justifié Emmanuel Macron.
S’agissant de la France, « nous devrons définitivement tourner la page d’ici à 2040-45 du pétrole et 2050 du gaz« , a-t-il assuré.
Le roi Charles III « prie de tout son cœur » pour que la COP28 soit un « tournant décisif »
Le roi Charles III a appelé vendredi 1er décembre les dirigeants réunis à la COP 28 à Dubaï à faire de cette 28e conférence de l’ONU sur le climat un tournant digne de l’accord de Paris pour accélérer l’action climatique, alors que les pays commencent deux semaines de négociations féroces sur le pétrole, le gaz et le charbon.
« Les records sont brisés si souvent que nous devenons insensibles à ce qu’ils nous disent« , a déclaré Charles, dont c’est la première présence à une COP en tant que souverain, et qui a rappelé sa participation à la COP21, où naquit il y a huit ans l’accord de Paris qui peine encore à produire des résultats suffisants.
« Je prie de tout mon cœur pour que la COP28 soit un autre tournant décisif en faveur d’une transformation réelle« , a-t-il dit. Le roi d’Angleterre a énuméré les cyclones ayant dévasté les îles vulnérables dont Vanuatu, les inondations en Inde, au Ban
Les Émirats lancent un fonds privé géant de 30 milliards de dollars pour la transition
Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, a annoncé vendredi 1er décembre la création d’un fonds privé dédié aux « solutions » face au changement climatique, en ouvrant le sommet des dirigeants mondiaux de la 28e conférence des Nations unies sur le climat.
« Je suis heureux d’annoncer la création d’un fonds doté de 30 milliards de dollars dédié aux solutions pour le climat« , a déclaré le souverain à la tribune, ajoutant que l’objectif était d’atteindre les 250 milliards de dollars d’ici 2030.
Il s’agit de la principale annonce vendredi du pays hôte de la COP28, juste avant que le roi Charles III et le secrétaire général de l’ONU ne s’expriment à la même tribune, alors que de multiples mécanismes et réformes sont en chantier dans le monde pour augmenter le financement d’énergies renouvelables dans les pays en développement.
Le nouveau fonds émirati, nommé Alterra, sera présidé par Sultan al-Jaber, président de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière nationale des Émirats, selon un communiqué.
Un accord sur le choix de terme « réduction «
Un enjeu essentiel pour les pays sera de s’accorder sur le choix du terme « réduction » (« phase-down », en anglais) ou celui, beaucoup plus ambitieux, de « sortie » (« phase-out »).
Ce texte clef, qui pourrait faire office de texte final adopté à la COP28, est en réalité un « bilan mondial » de l’accord de Paris de 2015 sur le climat.
Un rapport technique sur ce bilan de l’action internationale a été publié début septembre, faisant sans surprise le constat d’une action insuffisante pour limiter l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 °C et si possible à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
ACP/C.L.