Kinshasa, 30 janvier 2025 (ACP).- Le chef de la diplomatie française a été reçu jeudi par le Chef de l’Etat congolais pour échanger sur l’évolution de la crise entre la République démocratique du Congo (RDC) et son agresseur, le Rwanda, d’après la Présidence congolaise.
« Au cours de cet échange de plus d’une heure avec M. Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, le Président Tshisekedi a expliqué la situation actuelle que vit le pays, marquée par un pillage des ressources naturelles, des massacres et autres violations massives des droits de l’homme », a déclaré la source, signalant que cette personnalité française a été reçue à la suite d’une série de communications téléphoniques entre les Présidents Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron. « Le Chef de l’État a réitéré ses regrets à la suite des incidents malheureux survenus à l’ambassade de France au cours de la manifestation pacifique organisée le 28 janvier dernier à Kinshasa », a-t-elle ajouté.
Membre du Conseil de sécurité de l’ONU avec droit de veto, la France a apporté un soutien important à la RDC lors des deux dernières réunions urgentes de cet organe des Nations Unies consacrées à la situation sécuritaire et humanitaire dégradantes dans le Nord-Kivu, après l’invasion de Goma par des troupes rwandaises. Dans son adresse à la Nation, mercredi, sur la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, le Président Tshisekedi a une fois de plus fustigé l’inaction de la communauté internationale face aux massacres et pillages systématiques opérés par le Rwanda sur le territoire congolais. « Le peuple congolais prend acte de votre passivité qui frôle la complicité », a-t-il dit.
Cinq demandes urgentes de la RDC au Conseil de sécurité
Le Gouvernement congolais, à travers sa ministre d’État des Affaires étrangères, a formulé cinq demandes « urgentes au Conseil de sécurité de l’ONU, siégeant sur le conflit RDC-Rwanda, notamment la mise en place des sanctions ciblées contre la chaîne de commandement des RDF et des décideurs politiques rwandais. « Nous réitérons avec insistance les cinq dernières urgences: le retrait urgent des troupes rwandaises et la cessation immédiate d’hostilité; la mise en place des sanctions ciblées contre la chaîne de commandement des RDF et des décideurs politiques rwandais; l’imposition d’un embargo sur les ressources naturelles déclarées comme rwandaises en particulier le coltan et l’or; la révocation du Rwanda en tant que contributeur des troupes aux Nations unies. On ne peut pas être à la fois agresseur et prétendre jouer un rôle dans la commission de la paix; la transparence totale sur le transfert d’armes au Rwanda. Ce transfert doit être arrêté immédiatement pour empêcher qu’il continue à alimenter la violence et l’instabilité », avait déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner. ACP/