Génocide congolais : nécessité de « transmettre la mémoire du Genocost » dans l’enseignement (Rapport final de la table ronde)

Kinshasa, 7 avril 2025 (ACP).- Transmettre la mémoire du génocide congolais (Genocost) dans l’enseignement primaire a constitué l’une des recommandations de la table ronde organisée du 31 mars au 3 avril à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), selon le rapport final de ce forum consulté dimanche par l’ACP.

« Plusieurs recommandations ont été formulées à divers niveaux (…). Il s’agit notamment de former les éducateurs, sensibiliser et transmettre la mémoire du Genocost au travers de différents outils pédagogiques, organiser des visites mémorielles pour sensibiliser les enfants à l’histoire du pays, encourager les dissertations et débats sur le Genocost et le génocide pour développer l’esprit critique chez les apprenants », a rapporté le Pr Serge Makaya, membre du comité scientifique de la table ronde sur le Genocost. Cette transmission mémorielle doit également se faire en célébrant la journée nationale du Genocost dans les écoles pour renforcer la mémoire collective, mais aussi en traduisant les supports éducatifs dans les langues nationales, a ajouté le Pr Makaya. Il s’agit donc, a-t-il soutenu, d’ « instaurer une politique mémorielle du Genocost ». Un autre volet important est lié à la gestion des sites et des musées. Il faut, pour cela, « élaborer un projet de loi à la politique mémorielle pour sécuriser les sites du Genocost en RDC et insérer dans les musées nationaux une galerie spéciale dédiée au Genocost », a souligné Serge Mayaka.

Au nom de la Première ministre, la ministre des Affaires étrangères, coopération internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba, a annoncé lors de ces assises l’organisation dans les prochains jours d’un colloque international pour construire un argumentaire pour la reconnaissance internationale du génocide commis en RDC. La cheffe de la diplomatie congolaise a, à cette occasion, invité toutes les intelligences nationales à se joindre au Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (Fonarev)et à la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et d’appui aux victimes (CIA-VAR) pour la réussite de cet événement.

La production des outils saluée

Une vue des participants

Pour sa part, le coordonnateur exécutif de la CIA-VAR, François Kakese Kimaza, a salué la production des outils qui vont servir de soubassement aux actions politique, judiciaire, diplomatique et de communication que le gouvernement de la RDC compte entreprendre. Il s’agit du narratif du Génocide commis sur le territoire congolais, de la stratégie nationale d’appropriation du Genocost et du plaidoyer pour la reconnaissance internationale du génocide congolais. « Avec la clôture de cette table ronde, un premier pas a été franchi. Il nous faut faire montre de la même abnégation dans l’exécution des activités restantes dans la feuille de route 2025 », a insisté le responsable de la CIA-VAR, avant d’ajouter : « avec la tenue de cette rencontre de trois jours, nous avons engagé notre propre responsabilité devant l’histoire. Cette responsabilité sera le prix à payer par tous si nous voulons être les vrais acteurs de notre histoire ». « Ne jamais oublier, ne jamais répéter, commencer à guérir, plus jamais seuls! », a martelé François Kakese.  Rappelons que cette table ronde co-organisée par la CIA-VAR et le Fonarev visait à jeter les bases d’une appropriation collective du Genocost par le peuple congolais lui-même tout en ambitionnant la reconnaissance internationale du Genocost. ACP/

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